L’exécution extrajudiciaire des trois militantes kurdes sera évoquée à Genève, à la prochaine session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies

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rojbin-400.jpgLors de la prochaine session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (O.N.U.) qui se tiendra à Genève à partir du 25 février, Gianfranco Fattorini, représentant permanent du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) auprès des Nations Unies à Genève interpellera plusieurs mécanismes spéciaux du dit Conseil au sujet de l’assassinat des trois militantes kurdes, Sakine Cansiz, Leyla Söylemez et Fidan Dogan (Rojbin), exécutées au grand jour, en plein Paris, au siège du Centre d’information du Kurdistan (C.I.K.) dans des conditions telles que la motivation politique ne fait aucune doute.

« Cette exécution extrajudiciaire – rappelle Gianfranco Fattorini – doit être replacée dans le contexte du très long conflit qui oppose la minorité kurde, dont les droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels sont violés de façon persistante, au gouvernement turc et au moment où celui-ci entame avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) des négociations de paix dans le but de mettre fin au conflit qui dure depuis trente ans. Il est donc essentiel qu’une procédure judiciaire approfondie et impartiale intervienne pour préserver ce processus de paix que ces assassinats visent à saboter.»

C’est pourquoi le MRAP :
– appelle les autorités françaises à poursuivre leur enquête criminelle de manière ouverte et transparente, rapide et approfondie, sur une affaire dont les motivations sont clairement politiques.

– appelle

  • le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats à s’assurer que les résultats seront rendus publics et divulgués ;
  • le Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires à examiner ce cas d’exécution extrajudiciaire, selon les «Principes relatifs à la prévention efficace des exécutions extrajudiciaires, arbitraires et sommaires et aux moyens d’enquêter efficacement sur ces exécutions» adoptés dans la résolution ECOSOC 1989/65 ;
  • le Rapporteur spécial sur la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression à examiner les restrictions imposées pour des motifs politiques à la minorité kurde, et à suivre de près les procédures judiciaires de dizaines de journalistes kurdes qui ont à faire face à des procédures judiciaires à caractère politique ;
  • le Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association à examiner les restrictions imposées à ce droit fondamental à tout groupe politique, social ou culturel appartenant à la minorité kurde ;
  • le Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme à surveiller de près les violations des droits fondamentaux dont sont victimes en Turquie les défenseurs des droits humains des Kurdes.

André Métayer