Leyla Güven, députée HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More de Hakkari et coprésidente du Congrès de la Société démocratique (DTK), est en grève de la faim depuis le 8 novembre à la prison de Diyarbakir. Cette grève de la faim illimitée a pour objet d’exiger la fin du régime d’isolement imposé à Abdullah Öcalan. La santé de cette militante de la première heure, âgée aujourd’hui de 54 ans, se dégrade ; ses proches et ses avocats craignent le pire.
Leyla Güven, ex co-maire de Viranşehir et membre du Congrès des Pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe (CPLRE) est une grande figure de la résistance kurde. Elle purge une peine de prison de 6 ans et 3 mois à laquelle elle a été condamnée le 28 mars 2017, en compagnie de 111 autres personnes, à l’issue d’un procès inique ouvert en 2009, pour “violation des lois sur les rassemblements et les manifestations”, “appartenance à une organisation terroriste” et “gestion d’une entreprise terroriste”. Il s’agissait, en fait, pour Erdoğan d’éradiquer l’Union des Communautés kurdes (KCK), qui est, pour lui et son régime “la branche urbaine du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More)”. Elle avait déjà été incarcérée le 24 décembre 2009 à Diyarbakir, dans une prison de type E, où elle resta détenue durant quatre ans, malgré les protestations du CPLRE. L’action de Leyla Güven est soutenue par des milliers de personnes dans tout le Kurdistan et la Turquie, notamment dans les prisons, mais aussi en Europe (Allemagne, Grèce, Chypre, Autriche, Angleterre) et jusqu’à Toronto.
Conseil démocratique kurde en France mobilisé
A Paris, depuis le 7 décembre, une cinquantaine de personnes participent à la grève de la faim dans les locaux, rue d’Enghien, du Centre démocratique du Kurdistan-Paris. A Strasbourg, à Bordeaux, Marseille, Toulouse, Montpellier, des actions similaires se mettent en place. Les dirigeants du Conseil démocratique kurde en France lancent un appel à la solidarité avec les grévistes de la faim :
le dirigeant kurde Abdullah Ocalan est en prison depuis 1999. Depuis deux ans, il est à l’isolement total sur l’île-prison d’Imrali en violation des conventions des Nations-Unies. Que fait le Comité pour la Prévention de la Torture (CPT), organe du Conseil de l’Europe (dont la Turquie est membre fondateur) et qui a pour mission de protéger les personnes privées de liberté, contre la torture et les mauvais traitements ? Öcalan est le leader du mouvement de libération kurde. Il doit être considéré comme le Nelson Mandela des Kurdes. Ainsi, entre 2008 à 2015 et depuis sa prison, il a initié les différents processus de paix entre la Turquie et le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More et a mené directement les négociations avec le gouvernement turc.
PCF, NPA, PG, solidaires du mouvement kurde
Le Parti communiste français a publié une déclaration de solidarité avec les grèves de la faim dénonçant la dictature de Recep Tayyip Erdoğan, qui viole les droits de l’homme. Il déclare soutenir pleinement les démocrates de Turquie, le peuple kurde, la députée Leyla Güven dans la lutte pour la paix, la démocratie et la reconnaissance des droits politiques et culturels des Kurdes de Turquie.
Le NPA apporte son plein soutien aux grévistes de la faim et demande des sanctions européennes à l’encontre du régime turc, qui “a envahi la province syrienne à majorité kurde d’Afrin, avec l’aide de brigades djihadistes”. Il estime que l’impunité du gouvernement turc doit cesser et exige, avec les grévistes de la faim, la libération d’Abdullah Öcalan, une solution politique négociée à la question kurde en Turquie, la libération de tous les prisonniers politiques et le retrait du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More de la liste des organisations terroristes.
Le parti de Gauche (PG) apporte tout son soutien pour retirer le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More de la liste des organisations terroristes alors que les combattant-e-s kurdes ont libéré Kobanê, Mossoul et Raqqa, et pour faire libérer Abdullah Öcalan : ” cette libération permettrait d’enclencher une véritable solution politique, indispensable pour la démocratie, pour les peuples de Turquie, pour les Kurdes et pour l’ensemble du Moyen-Orient”.
André Métayer