Leyla Güven a été remise en liberté ce mardi 9 juin. Elle avait été placée en détention provisoire le 4 juin, ainsi que Musa Farisoğulları et Enis Berberoğlu, après que leur immunité parlementaire avait été levée. A sa sortie de prison, Leyla Güven toujours aussi combative, s’est adressée, sans le nommer, à l’autocrate Erdoğan : “vous n’arriverez pas à affecter le moral de notre peuple. En tant que peuple, nous gagnerons”.
Güven a ajouté qu’on ne pouvait se réjouir de sa remise en liberté, tant que ses amis sont toujours en prison, à commencer par Musa Farisoğulları qui souffre de problèmes de santé, “comme des milliers d’autres prisonniers. Pour cette raison, on ne peut pas être heureux de sortir de prison”.
Revenant sur sa destitution de son mandat de députée, Leyla Güven a défié le régime :
nous résisterons jusqu’à ce que le peuple kurde gagne sa liberté. Nous ne reculerons jamais. Nous ne sommes pas nés députés. Les zones de combat sont partout, nous n’avons pas besoin d’être députés pour continuer notre lutte. Je continuerai à lutter à la fois en tant que femme kurde et en tant que coprésidente du Congrès de la Société démocratique, comme le souhaite le peuple kurde. Des Kurdes emprisonnés attendent leur libération depuis des années. Non qu’ils soient coupables de quelques délits ou crimes mais comme opposants politiques. Nous savons d’où nous venons et où nous allons. En tant que peuple organisé, nous gagnerons. Le peuple kurde gagnera sa liberté.
Désignant le parti encore majoritaire au Parlement qui a voté sa révocation, Leyla Güven a ajouté : “ce sont eux les perdants. Voilà pourquoi ils font ça”, concluant par : “le HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More continuera de lutter. Berxwedan jiyan ê !” (“la résistance, c’est la vie”).
André Métayer