Parties de Berne, capitale de la Suisse, une centaine de femmes ont marché depuis le 4 février en direction de Strasbourg. Ont convergé également vers le siège du Conseil de l’Europe deux autres colonnes, l’une partie de Francfort le 1er février et une autre de Luxembourg le 2 février. Elles ont traversé Colmar le 12 février, après avoir parcouru en plusieurs étapes, par un froid glacial, plus de 300 km aux cris de « Libérez Öcalan », le fondateur du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More) emprisonné depuis 1999 en Turquie, ainsi que de « Solidarité Kobanê », la ville martyre de Syrie totalement libérée il y a peu par les forces kurdes. Elles sont arrivées le 13 février à Strasbourg. Le Mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJKE), association organisatrice, a donné une conférence de presse.
Il y a 16 ans jour pour jour, Abdullah Öcalan, leader du peuple kurde, était kidnappé au Kenya pour être livré à la Turquie le 15 février 1999. Ce complot visait l’anéantissement du Parti des travailleurs du Kurdistan qui avait le 1er septembre 1998, en décrétant un cessez-le-feu, lancé un appel pour trouver une solution démocratique et pacifique à la question kurde. La réponse à cet appel fut donc cette capture planifiée dont le but était d’étouffer toutes les voix,
a déclaré Nursel Kilic, représentante et porte-parole du TJKE.
Les femmes kurdes en mouvement
Les femmes kurdes sont particulièrement présentes dans le combat pour la reconnaissance de l’identité kurde mené depuis 1984 par les Kurdes en Turquie, sous l’impulsion du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More. Elles ont été l’objet d’une attention particulière de la part d’Abdullah Öcalan, leader incontesté du parti, aujourd’hui emprisonné et condamné à la prison à vie mais toujours l’interlocuteur incontournable des autorités turques dans les négociations pour une paix durable. Fortes de trente années de luttes armées et de combats politiques, les femmes kurdes sont, avec la création de leurs propres associations, de plus en plus actives dans la vie quotidienne et accèdent, en parité, aux postes de direction dans l’organisation de la société civile et politique. Nursel Kilic, l’une des organisatrices de la marche, a présidé pendant 5 ans la Fondation internationale des Femmes libres, elle représente Femmes solidaires au Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies à Genève et est consultante pour la France et les pays francophones auprès de la représentation internationale du Mouvement des Femmes kurdes. Nursel Kilic était une amie très proche de Rojbîn (Fidan Dogan) tombée sous les balles des tueurs de l’Etat turc le 9 janvier 2013.
La libération d’Öcalan est un point non négociable
Le paradigme du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More et de son leader Abdullah Öcalan relie la libération des femmes et de la société à un modèle de vie, écologique et démocratique dans le cadre d’un système confédéral. Il s’appuie sur des valeurs comme la fraternité et l’union des peuples, la reconnaissance de toutes les identités ethniques, de toutes les cultures, de toutes les confessions. Ce modèle initié par le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More et son leader est connu du monde entier grâce à la grande résistance déployée jusqu’à la victoire face aux attaques des bandes fascistes de Daesh à Sinjâr, Kirkuk, Maxmur et Kobanê. A l’heure actuelle, le maintien du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More dans la liste des organisations terroristes est inacceptable. Cette décision n’a aucune valeur juridique. La libération de notre leader fait partie des conditions pour la résolution de la question kurde. Aujourd’hui la négation de l’existence du peuple kurde a disparu mais tant que notre leader ne sera pas remis en liberté la libération du peuple kurde ne sera pas arrivée à son terme. Par conséquent la libération de notre leader est, pour nous, Mouvement des Femmes kurdes, un point non négociable. Les femmes sont la force motrice de la révolution, cette force libérera notre leader, nous appelons le monde entier à se mobiliser pour la cause juste du peuple kurde et pour manifester sa solidarité avec Abdullah Öcalan, leader du peuple kurde
a déclaré Nursel Kilic.
Grande manifestation kurde samedi à Strasbourg
Comme chaque année, des dizaines de milliers de manifestants venus de divers pays d’Europe sont attendus à Strasbourg ce samedi 14 février. Un car partira le 13 au soir de Rennes. Le meeting sera précédé d’une marche et d’un rassemblement devant le siège le Conseil de l’Europe pour demander la libération d’Abdullah Öcalan, détenu en Turquie depuis 16 ans.
Une pétition internationale de 10,3 millions de signatures pour sa libération a été remise le 13 février au Conseil de l’Europe par des représentants de l’Initiative internationale pour la libération d’Abdullah Ocalan.
André Métayer