Lors de son XXIVème congrès, qui s’est déroulé au Cap, en Afrique du Sud, du 30 août au 1er septembre 2012, L’internationale socialiste a voté une importante résolution intitulée “La lutte pour les droits et libertés : renforcer la démocratie représentative et gagner des nouvelles démocraties dans le monde” qui place la volonté des peuples au rang des priorités.
Notre objectif doit être que chaque citoyen de la planète puisse jouir des mêmes opportunités de vivre dans des conditions démocratiques, d’exercer ses libertés fondamentales, en mettant fin à l’oppression et à l’autocratie, à la corruption et à l’exercice illégitime du pouvoir.
Démocratie et liberté
En ce qui concerne la Turquie, l’IS fait clairement référence à la répression dont sont l’objet les élus kurdes mais aussi tous les citoyens détenus abusivement depuis des mois, voir des années : ils sont plus de 7 000 dans les geôles turques.
En Turquie, des membres élus du parlement sont empêchés d’exercer leurs fonctions par des décisions judiciaires arbitraires. Ceci est contraire aux stipulations du pacte international relatif aux droits civils et politiques de l’ONU et de la Convention européenne des droits de l’homme, remettant en question l’indépendance du judiciaire qui est une condition fondamentale de la démocratie. La situation est une violation des droits de l’homme, et ajoutée à la détention prolongée de journalistes, étudiants et de fonctionnaires parmi d’autres en Turquie, est une source de préoccupation.
Le multilatéralisme
Dans une 2ème résolution “pour un chemin commun vers la paix, la durabilité et la coopération : le besoin de garantir le multilatéralisme”, l’IS décide en particulier de rétablir un groupe de travail spécial sur la question kurde et d’encourager les différentes parties concernées à travailler au sein d’un cadre multilatéral.
La question kurde, comme celle d’Israël et de la Palestine, est une question qui nécessite une réponse multilatérale. Les parties représentant l’Iraq, l’Iran, la Turquie, la Syrie et le peuple kurde, avec l’aide de l’ONU et d’autres institutions supranationales, doivent travailler au sein d’un cadre multilatéral. Le Congrès de l’Internationale Socialiste a décidé de rétablir le Groupe de travail spécial sur la question kurde avec pour objectif de faire avancer et protéger les droits, la sécurité et d’améliorer les conditions de vie du peuple kurde en accord avec le droit international.
Satisfaction du BDP
Une délégation du BDP, composée de Gültan Kisanak, Nazmi Gür et Eyyup Doru, a participé à ce XXIVème congrès où elle a rencontré notamment la délégation française du PS et des personnalités comme Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la Paix, des ministres sud africains dont Terevor Manuel, le conseiller du Président Zuma, l’archevêque anglican successeur de D. Tutu et bien d’autres. Eyyup Doru ne cache pas sa satisfaction :
nous avons rencontré, au cours de ces trois jours, nombre de délégations qui nous soutiennent et ça, c’est réconfortant. Gültan Kisanak et Nazmi Gür ont pu intervenir longuement pour exposer la situation des peuples privés de leurs droits et la situation intolérable faite à Abdullah Öcalan, détenu depuis 1999. Le rétablissement au sein de l’IS du groupe de travail spécial sur la question kurde est très important. C’est un signe très fort envers tous les partis socialistes, notamment ceux qui, comme en France, dirigent la politique étrangère de leur pays.
André Métayer