Les célébrations du 1er Mai se sont déroulées sous haute tension en Turquie. Une manifestation avait été autorisée à Istanbul, mais au loin, dans un quartier périphérique. Par contre, impossible de se rassembler, comme le veut la tradition, place Taksim, lieu historique et symbolique. « Nous allons à Taksim parce que c’est un lieu significatif pour la classe ouvrière » a expliqué une manifestante, peu avant l’intervention des forces de l’ordre qui ont violemment pris à partie ceux qui tentaient de s’y rendre : « Longue vie au 1er Mai, non au dictateur ! » ont crié des manifestants dont plus de 200 ont été interpellés. Plus de trente mille policiers ont été déployés à Istanbul pour la journée, selon l’agence pro-AKP Anatolie.
Du fond de sa prison, Le coprésident du HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More, Selahattin Demirtaş, a fait passer un message :
l’une des choses qui rendent les hommes plus humains est sans aucun doute le droit au travail pour lequel ils se sont battus. À ce point fort de l’histoire, les attaques contre le travail, les travailleurs et l’usurpation de leurs droits ne connaissent pas de limites. Je salue avec respect tous ceux sont solidaires de la lutte des travailleurs et qui se battent courageusement à leur côté. Jour de fête pour les travailleurs du monde entier, ce Premier-Mai, je le célèbre avec ma foi dans l’avenir pour nos peuples, unis, libres et égaux en droits.
Le Congrès national du Kurdistan (Parlement kurde en exil) a adressé un message en souhaitant bonne fête à toutes les travailleuses et travailleurs du Kurdistan et du monde entier, à l’occasion de la fête du 1er mai, “symbole de l’union, de la résistance et de la solidarité, fruit de la lutte et des efforts des travailleuses et des travailleurs” :
Vive le 1er mai, fête des travailleurs!
La fête du 1er mai, symbole de l’union, de la résistance et de la solidarité, est le fruit de la lutte et des efforts des travailleuses et travailleurs. Nous souhaitons une bonne fête à toutes les travailleuses et travailleurs du Kurdistan et du monde entier.
La fête du 1er mai est aussi celle du peuple kurde et de tous les autres peuples du Kurdistan qui luttent depuis des siècles pour la liberté, pour la dignité et contre l’occupation.
En cette journée du 1er mai, nous tenons d’abord à saluer le travail des Guérilleros et des Peshmergas qui sont en première ligne dans la lutte pour la libération du Kurdistan et contre toutes les formes d’oppression.
La fête du 1er mai a été conquise par le labeur, dans les rues, les mines de charbon, sur les murs des maisons, dans les usines, les champs. Elle représente le labeur, la force et l’énergie de l’humanité. Les régimes oppresseurs et despotiques ont toujours entravé la célébration de cette fête. Mais, ni les travailleuses et travailleurs, ni les peuples n’ont plié l’échine face à la répression. Au contraire, elles et ils ont renforcé leur lutte et leur résistance. Le peuple kurde a toujours considéré le 1er mai comme sa fête et l’a célébré avec un grand enthousiasme.
Cette année encore, les Kurdes et les peuples du Kurdistan descendront dans la rue pour crier haut et fort leurs revendications de liberté, de paix et d’égalité. Ils célébreront la fête du travail avec l’esprit de la lutte et de la résistance qu’ils mènent depuis des années.
Vive le 1er mai, fête des travailleuses et travailleurs!
Le Conseil exécutif du KNK
30 avril 2017, Bruxelles
André Métayer