Les agences de presse et les journaux parisiens se sont jetés sur ce fait divers qu’ils voulaient croustillant
« Le parquet antiterroriste a ouvert une enquête sur l’enlèvement le 7 décembre à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) d’une jeune Turque par deux personnes soupçonnées d’appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More), a-t-on appris jeudi de source judiciaire. La jeune femme, âgée de 21 ans, a été enlevée le 7 décembre dans l’après-midi dans une rue de Pierrefitte-sur-Seine par un homme et une femme armés, a précisé cette source, confirmant une information du (journal) le Parisien », et, après force détails, la dépêche de la très sérieuse Agence France Presse (AFP : 11-12-2008 à 11:29, parue dans Paris Obs.com) poursuit : «
Le parquet de Bobigny s’est dessaisi au profit du parquet de Paris, compétent en matière antiterroriste. L’enquête sur cet enlèvement a été confiée aux policiers de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) ».
Vous avez bien lu : une source judiciaire confirme qu’il s’agit d’un enlèvement par deux personnes armées et vise immédiatement le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More) comme étant le commanditaire. Personne, bien évidemment, n’a cru sérieusement à cette thèse, mais il était tentant de faire porter le chapeau une fois de plus au PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More, qu’on veut diaboliser à tout prix, les démentis ne réparant jamais complètement les effets de la désinformation ; la priorité n’a donc pas été de porter secours à cette jeune femme, ni de dénoncer une pratique encore trop courante en Turquie, celle des mariages forcés, car c’est de cela qu’il s’agit.
Grâce à l’action de militants kurdes, Cemile Demir -c’est son nom- a réussi à fuir sa famille qui l’avait mariée de force à un cousin, un homme violent de surcroit, et à se réfugier en Belgique ; très en colère, son père, résidant à Paris, qui voulait la renvoyer en Turquie, monte la fable de l’enlèvement par le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More. ! Cemile Demir et son avocat, Me Olivier Stein, que Christophe Lamfalussy, journaliste à La Libre Belgique a rencontrés à Bruxelles[[« Enlevée » à Paris, retrouvée à Bruxelles, par Christophe Lamfalussy (La libre Belgique, mis en ligne le 24/12/2008)]], s’étonnent à juste titre de la célérité avec laquelle les autorités françaises ont confié cette affaire à la sous-direction antiterroriste du ministère de l’intérieur. Le paradoxe dans cette affaire est que Cemile est toujours en attente de sa demande d’asile, alors qu’elle est en danger : il n’est pas rare, en effet, que des femmes refusant ces pratiques d’un autre âge soient assassinées pour avoir refusé le mariage forcé, ce que d’aucuns osent appeler « des crimes d’honneur » !
André Métayer