Le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, doit effectuer une visite de deux jours en France, au cours desquels il assistera aux commémorations du 11 novembre marquant le 100e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, en compagnie de 80 chefs d’Etat et de gouvernements dont le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine. Il doit aussi participer au tout premier Forum sur la Paix à Paris et tenir des réunions bilatérales, notamment avec Trump et Macron.
Dans une tribune au “Monde” un collectif de personnalités proteste à sa manière contre la présence d’ Erdoğan, qui perpétue le négationnisme d’Etat de la Turquie à l’égard du génocide arménien : “la paix ne saurait passer par les non-dits ou la complaisance envers les crimes du passé comme du présent”.
Les crimes du présent, nous les dénonçons ici à longueur de colonnes, sans que nos gouvernants ne changent d’un iota leur politique de complaisance envers l’homme qui emprisonne par milliers journalistes, professeurs, militants des droits de l’homme, syndicalistes et dont les mains sont tâchées du sang des crimes qu’il commet non seulement en Turquie mais aussi dans les pays voisins comme en Syrie et même en France, crimes que l’appareil d’Etat français cache au nom du secret défense.
Qui osera lui faire faire un détour par la rue La Fayette, avec un arrêt devant le 147 où une plaque apposée par la ville de Paris rend hommage à Sakine, Leyla, Rojbîn, trois militantes lâchement assassinées, sur son ordre, le 9 janvier 2013 ? Les amis du peuple kurde et nombre de citoyens démocrates n’oublient pas et sont écœurés par autant de désinvolture, comme ceux des Amitiés kurdes du Lyon qui crient leur colère et leur dégout :
Erdoğan mène une répression impitoyable contre les aspirations du peuple kurde de Turquie à un minimum d’autonomie ; drôle de façon de célébrer le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » proclamé justement à la fin de la première guerre mondiale. Erdoğan a mené à Afrin une guerre d’invasion avec l’aide des milices islamistes auxquelles il laisse toute liberté et se prépare à le faire à nouveau contre les régions kurdes de Syrie du Nord notamment contre Kobanê, mondialement connue pour avoir provoqué la première défaite militaire de Daech. Erdoğan n’est rien d’autre qu’un dictateur belliciste qui n’a rien à faire en France ! Monsieur Macron, vous nous faites honte !
Maudite soit la guerre, construisons la Paix !
À l’initiative du Mouvement de la Paix, un appel international “Maudite soit la guerre, construisons la paix” est lancé à l’occasion du centième anniversaire de l’armistice du 11 novembre 2018, appel que les Amitiés kurdes de Bretagne soutiennent :
nous, femmes et hommes de tous les continents de la planète, favorables au développement d’une culture de la Paix au plan mondial, nous savons que pour l’avenir de l’humanité il n’y a pas d’autres chemins que la Paix. Nous savons aussi que la Paix est une construction qui nécessite en permanence l’action des citoyens, des peuples et des Etats. C’est pourquoi, face aux dangers pour la paix que constituent une mondialisation qui fait porter aux peuples le fardeau de dépenses militaires démesurées, des armes nucléaires qui menacent la survie de l’humanité, les dérèglements climatiques, nous appelons toutes les femmes et les hommes, à travers le monde, à se mobiliser pour la Paix afin d’obtenir de tous les responsables politiques, élus, chefs d’Etat et responsables d’institutions internationales, qu’ils agissent en faveur de mesures de désarmement (en particulier nucléaire), de protection de la planète, de développement de tous les droits humains et d’éducation à la culture de la Paix conformément à la Charte des Nations Unies. 100 ans après l’armistice du 11 novembre 2018, maudite soit la guerre, construisons la Paix !
André Métayer
Pour signer l’appel.