Newroz à Rennes le dimanche 23 mars au parc des Gayeulles

Les Kurdes d’Amara (C.D.K.-Rennes) et de ZIN 35 (Association des femmes Kurdes de Rennes et d’Ille-et-Vilaine) vous invitent à célébrer la fête du Newroz (nouvel an kurde)

au parc des Gayeulles
Avenue des Gayeulles à Rennes,
dimanche 23 mars à partir de 12h.

C’est l’occasion de fraterniser avec toute une population

C’est aussi une façon de soutenir la cause kurde

Depuis la nuit des temps les Kurdes célèbrent leur Nouvel an, Newroz, le 21 mars, jour de l’équinoxe du printemps. Newroz signifie en kurde le jour nouveau, celui d’une année nouvelle qui commence avec le renouveau de la nature après les rudes et sombres mois de l’hiver.


Dans la tradition kurde, l’esprit de Newroz est l’esprit de la résistance à la tyrannie, de la révolte contre l’injustice, contre toutes les injustices. Selon la légende de ‘’Newroz’’, le peuple asservi retrouve sa liberté grâce à sa résistance, sous l’étendard du forgeron Kawa, un artisan qui forge ainsi le destin collectif et qui met un terme au règne d’un tyran. Cette foi inébranlable dans la victoire, la victoire pour la Paix et la Liberté, est la botte secrète qui anime tout un peuple depuis des décennies et qui rend la victoire possible pour une paix durable et juste, aujourd’hui plus que jamais.

‘’NEWROZ PIROZ BE !!! Joyeux Newroz 2025. Avec l’esprit des combattants héroïques, vers la libération de notre guide Apo ( n.d.l.r. : Öcalan)…’’ (dit l’affiche jointe)

Programme musical (avec chants et danses)
Avec le groupe Helbest Arî – Jiyan Arjîn
et les artistes rennais : Lezgîn Cîmen – Sevda – Sabir Peker

La Légende du Newroz
Il y a bien longtemps, entre les deux grands fleuves du Tigre et de l’Euphrate, était une terre appelée Mésopotamie. Au-dessus d’une petite ville dans les montagnes de Zagros, il y avait un énorme château en pierre avec des grandes tourelles et de hauts murs. A l’intérieur de ce château, vivait un roi assyrien cruel appelé Dehak. Ses armées terrorisaient toutes les personnes vivant sur ses terres. Un jour, Ahriman, un esprit malin qui l’habitait, lui jeta un sort : il y eut un grand flash de lumière et deux serpents noirs géants s’abattirent sur ses épaules, provoquant des douleurs insupportables. Ahriman, qui prit la forme d’un médecin, lui conseilla, pour calmer l’appétit des serpents, de les nourrir de cerveaux de jeunes enfants. Depuis ce jour noir, deux enfants étaient choisis parmi les villes et les villages autour du château. Leurs cerveaux étaient placés dans un grand seau en bois et portés aux portes de château. Ce rituel avait lieu tous les jours. C’est alors que le soleil s’obscurcit, que les récoltes, les arbres et les fleurs se mirent à dépérir, que les pastèques géantes cultivées dans cette région depuis des siècles se nécrosèrent. Les paons et les perdrix qui avaient l’habitude de se pavaner autour des arbres géants de grenades s’enfuirent. Même les aigles s’enfuirent aussi.
Près de ce château vivait Kawa, un forgeron qui fabriquait des fers pour les chevaux sauvages et des pots et des casseroles pour les habitants de la ville. Son épouse et lui détestaient Dehak car il avait déjà pris 16 de leurs 17 enfants. Un jour, l’ordre est venu du château de sacrifier leur dernière fille et d’apporter, dès le lendemain, son cerveau à la porte de château. Comment sauver son enfant des serpents de Dehak ? Kawa y réfléchit toute la nuit et, le matin suivant, il enfourcha son cheval, tirant un chariot, et se rendit au château. La porte du château s’ouvrit et le contenant du grand seau en bois fut donné aux deux serpents géants affamés. Quand Kawa fut revenu à la maison, il consola sa femme en pleurs en soulevant son grand manteau de velours sous lequel leur fille s’était blottie : au lieu de sacrifier sa propre fille, Kawa avait sacrifié un mouton et avait mis subrepticement sa cervelle dans le seau en bois. Bientôt, la nouvelle fuita dans la population et, à chaque fois que Dehak exigeait un sacrifice d’enfant… C’est ainsi que des centaines d’enfants auraient été sauvés. Ils se seraient réfugiés dans la montagne de Zagros, en sécurité, apprenant à survivre avec leurs propres moyens : comment monter les chevaux sauvages, comment chasser, pêcher, chanter et danser. Kawa leur aurait aussi appris à se battre pour un jour en finir avec ce roi tyran. Le temps fut venu, l’armée de Kawa enfin prête, de marcher vers le château. Les hommes de Dehak furent rapidement maitrisés et Dehak fut tué par Kawa qui, alors, monta tout en haut de la montagne et alluma un grand feu pour dire aux habitants de la Mésopotamie qu’ils étaient libres. Aussitôt, des centaines de feux s’allumèrent pour faire circuler la nouvelle. Les flammes s’élevèrent haut dans le ciel et lavèrent l’odeur pestilentielle de Dehak. L’obscurité disparut, les fleurs commencèrent lentement à s’ouvrir. Et les pastèques ? Elles se mirent à s’arrondir comme elles l’avaient fait pendant des siècles auparavant. Les aigles revinrent et volèrent vers les crêtes de la montagne. Les flammes montèrent de plus en plus haut. Le peuple, au son des tambours, se mit à chanter et à danser en cercle autour de ces feux. Ils étaient maintenant libres.

André Métayer