Le 10 janvier 2016, des « universitaires pour la paix » lançaient une pétition où ils affirmaient qu’ils « ne seraient] pas complices de ce crime ». Plus de 1 100 enseignants-chercheurs, appartenant à 89 universités de Turquie, dénonçaient les exactions subies par les populations kurdes lors des couvre-feux décrétés par l’État turc[[Les AKB se sont fait écho à plusieurs reprises des exactions commises durant les couvre-feux, [notamment à Diyabakir.]] :
l’État turc, en imposant depuis plusieurs semaines le couvre-feu à Sur, Silvan, Nusaybin, Cizre, Silopi et dans de nombreuses villes des provinces kurdes, condamne leurs habitants à la famine. Il bombarde avec des armes lourdes utilisées en temps de guerre. Il viole les droits fondamentaux, pourtant garantis par la Constitution et les conventions internationales dont il est signataire : le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité, l’interdiction de la torture et des mauvais traitements. Ce massacre délibéré et planifié est une violation grave du droit international, des lois turques et des obligations qui incombent à la Turquie en vertu des traités internationaux dont elle est signataire.
sur “Europe Solidaire Sans Frontières“.
Cette prise de position a été jugée intolérable par le président Erdoğan, qui a déclaré aussitôt que le « nécessaire sera fait “. C’est ainsi que 21 pétitionnaires de l’université de Mersin doivent faire face à des menaces très graves et à des sanctions disciplinaires. Cinq d’entre eux, Hakan Mertcan, Mustafa Şener, Selim Çakmaklı, Atilla Güney et Esin Gülsen seront traduits en justice les 12 et 13 juillet prochains pour “insultes au président”, “propagande d’une organisation terroriste”, “provocation du peuple à la haine et à l’hostilité”. Ils encourent jusqu’à 14 années et 6 mois de prison, alors qu’ils n’ont fait qu’utiliser leurs droits fondamentaux à la liberté d’expression et d’opinion.
En tant que président des Amitiés kurdes de Bretagne, j’ai adressé, au nom de tous les adhérents et sympathisants de l’association et par la voix de Mikael Baudu, un message vidéo de soutien à Hakan Mertcan, Mustafa Şener, Selim Çakmaklı, Atilla Güney et Esin Gülsen :
André Métayer