Depuis le 23 octobre, (plus de 600 morts, 4.150 blessés dont 187 extraits des décombres) des milliers de sans abris vivent, sous tente, dans une extrême précarité alors que la neige a déjà fait son apparition. 90% des habitations de cette zone qui englobe des villes comme Van (400.000 h.) et Ercis (75.000 h.) sont détruites ou endommagées au point de représenter un risque majeur pour la sécurité des habitants.
La seconde secousse, celle du mercredi 9 novembre, plus faible en intensité a néanmoins causé d’énormes dégâts en touchant des habitations fragilisées et heureusement vides pour la plupart. Pour autant on dénombre déjà plus de 20 morts et des dizaines de blessés. 28 rescapés ont été retirés des décombres.
Les coups de matraque arrivent plus vite que les secours
La population déjà durement éprouvée et attendant de l’Etat depuis près de 20 jours une aide qui n’arrive pas a été traitée avec arrogance et mépris par le vice-Premier ministre Besir Atalay donnant ordre à la police de disperser à coups de matraque et de grenades lacrymogènes des habitants de Van venus à sa rencontre protester contre le manque de moyens déployés.
D’après libération, La presse et l’opposition jugent sévèrement l’attitude du Gouvernement : “des morts auraient pu être évités si des mesures adéquates avaient été prises… Les enquêtes nécessaires n’ont pas été faites, 17 jours après… Pourquoi a-t-on laissé ces personnes dans ces immeubles?…”
La presse turque publie des photos d’un hôtel qui, après le premier séisme, laissait déjà apparaître de profondes fissures sur les murs. Les Commentaires sont acerbes : “Aucune inspection officielle n’a été réalisée dans cet hôtel, déclaré néanmoins conforme par un groupe de cinq techniciens après le premier séisme“, affirme le journal Hürriyet. “Qui a donné ce feu vert ?“, s’interroge un autre quotidien, Radikal. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan parait embarrassé et a annoncé qu’une “procédure en justice” serait engagée contre ceux qui ont inspecté le bâtiment ; il a invité les habitants de la région à ne pas entrer dans les édifices endommagés. Mais le froid est vif sous les tentes : deux enfants n’y ont pas résisté.
André Métayer