D’après ActuKurd, plus de 4 000 Kurdes observent des grèves de la faim de plusieurs jours dans plus de 150 lieux à travers l’Europe, de Paris à Athènes, en passant par La Haye et Moscou mais aussi Anvers, Marseille, Arnhem, Montpellier, Cassel et bientôt Rennes. La grève a également été suivie à Melbourne, en Australie. A Strasbourg, où la grève de la faim a commencé le 1er mars, la santé des grévistes inquiètent les médecins.
Tous ces mouvements sont organisés en solidarité avec les détenus politiques incarcérés sans jugement dans les prisons turques, certain[e]s depuis 3 ans, qui ont lancé le 15 février une grève de la faim illimitée. Ils étaient 400 au départ. Ils sont maintenant plus d’un millier dont 4 députés.
Liberté pour Öcalan, statut politique pour le Kurdistan
Les grévistes de la faim appellent les institutions européennes, notamment le Comité européen pour la Prévention de la Torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants, seule organisation à pouvoir visiter la prison d’Imrali où le chef du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More est détenu depuis 1999, à entendre les revendications kurdes : la libération de tous les prisonniers politiques, dont d’Abdullah Öcalan et la reconnaissance constitutionnelle des droits collectifs du peuple kurde, notamment la reconnaissance de l’identité kurde et le droit à l’enseignement en kurde.
Message d’Imrali
Dans un message transmis de sa prison par fax, Abdullah Öcalan demande à ses concitoyens de ne pas mettre leur vie en danger par des mouvements de grève de la faim illimitée :
nous comprenons les actions de protestations mais elles ne doivent pas toucher à la santé des personnes. La bonne approche est d’être en bonne santé physique pour se concentrer sur des manifestations concrètes.
Abdullah Öcalan n’en dit pas plus sur ses conditions de détention mais il laisse entendre qu’elles se sont singulièrement durcies :
je ne donne pas de détails sur notre situation mais vous pouvez deviner quelle situation est la nôtre.
André Métayer