Au 59ème jour de la grève de la faim observée par les prisonniers politiques kurdes en Turquie, les députés du BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie) avaient annoncé qu’ils entameraient eux-mêmes une grève de la faim à partir de demain.
Deux députés de ce parti, Emine Ayna et Özdal Üçer, ont déjà commencé.
Dénonçant l’indifférence totale du gouvernement turc concernant la grève de la faim entamée le 12 septembre et observée aujourd’hui par des milliers de prisonniers kurdes, dont des élus et des journalistes, le BDP sonne l’alarme en annonçant un nouveau plan d’action. “La grève de la faim relève du droit des Kurdes à la résistance”, a par ailleurs déclaré dès samedi le co-président du BDP Selahattin Demirtas qui a également annoncé que son parti avait décidé de suspendre sa participation aux travaux des commissions parlementaires, mais qu’il continuerait à assister aux sessions du parlement.
A l’issue de la conférence de presse de ce jour à Diyarbakir, Osman Baydemir, maire métropolitain de cette ville, a entamé une grève de la faim illimitée ainsi que Gültan Kisanak, députée de Siirt et Co-présidente du BDP, Aysel Tugluk, députée de Van et Co-présidente du DTK (Congrès pour une Société Démocratique), Sirri Süreyya Önder et Sebahat Tuncel, députés d’Istanbul, Adil Kurt, député de Hakkari.
Les grévistes de la faim, qui ont entamé leur mouvement le 12 septembre, demandent une levée des restrictions concernant l’usage de la langue kurde dans la sphère publique, notamment devant les tribunaux. Mais leur principale revendication porte sur les conditions de détention du chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More), Abdullah Öcalan, sur l’île d’Imrali depuis 1999.
(AFP)
André Métayer