PAIX AU KURDISTAN
Le Parlement turc a donné un feu vert pour mener des incursions en Irak et “nettoyer” les camps des quelques 3.500 combattants kurdes établis dans le nord de l’Irak.
La Turquie qui dispose de la deuxième armée de l’Otan, après les Etats-Unis, a massé plus de 100.000 hommes à la frontière et son aviation bombarde quotidiennement les zones frontalières.
La guerre serait catastrophique pour la Turquie toute entière, plongerait l’Irak dans le chaos et déstabiliserait tout le Moyen Orient
Déjà la répression anti-kurde s’amplifie et les appels à la haine se traduisent par des manifestations violentes même en Europe. Aux procès déjà engagés contre 53 maires kurdes (dont ceux de Diyarbakir et Hakkari) s’ajoutent des procédures lancées contre les cadres du parti pro kurde DTP (Parti pour une Société démocratique) et leurs députés au motif qu’ils refusent de déclarer “terroriste” les membres du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More et qu’ils ont œuvré pour la libération des soldats turcs faits prisonniers dans un affrontement armé avec les forces rebelles.
L’escalade continue avec l’incarcération de ces huit soldats arrêtés puis écroués par un tribunal militaire de Van qui les accuse de manquements graves à la discipline militaire et même de désertion.
D’autre part, l’armée turque a établi six zones de sécurité militaire temporaires à proximité de la frontière irakienne, dans les départements de SIIRT, SIRNAK et HAKKARI, auxquelles l’accès est interdit et les déplacements sont formellement déconseillés dans 11 départements : HAKKARI, SIRNAK, SIIRT, VAN, BITLIS, MUS, BATMAN, DIYARBAKIR, BINGOL, ELAZIG et TUNCELI.
Au chef des armées turques qui a déclaré qu’il n’est pas encore trop tard pour une opération militaire contre les repaires des rebelles, répondons par
Il n’y a pas de solution militaire à la question kurde
Les bases de la négociation sont connues de tous, belligérants, partis politiques, syndicats, associations des droits de l’homme, gouvernements et institutions, européennes et internationales.
- Reconnaissance dans la Constitution turque de l’identité kurde et des droits culturels, linguistiques et politiques qui s’y rattachent (enseignement et médias en langue kurde, liberté de créer associations et partis politiques kurdes…)
- Amnistie générale pour tous les prisonniers politiques et tous les militants du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More comme pour les militaires turcs impliqués dans les massacres contre les Kurdes, afin de tourner définitivement le long et douloureux chapitre de la guerre et de la violence.
- Aide à la reconstruction de près de 4000 villages kurdes détruits par l’armée et au retour dans leur foyer de plus de deux millions de Kurdes déplacés.
Le seul moyen de mettre un terme à un conflit qui dure depuis des décennies est de reconnaître aux Kurdes de Turquie leurs droits politiques et culturels, conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par l’assemblée générale des Nations Unies et ratifié par 154 Etats.
Non à la guerrePaix au Kurdistan
Amitiés kurdes de Bretagne, MRAP, Maison Internationale de Rennes, Mouvement de la Paix, CIMADE, Amnesty International – Rennes