Une manifestation en faveur de la paix au Kurdistan s’est déroulée dimanche 4 juillet à Istanbul aux cris de “Paix”, “Justice”, “plus de sang”, “solution négociée” ; lancée par le rassemblement “Global Peace and Justice Coalition,” elle a regroupé des individus et des organisations diverses de tous horizons, Turcs et Kurdes ensemble notamment. Les femmes ont montré l’exemple.
Le Mouvement de la Paix au FSE d’Istanbul
Cette manifestation s’est déroulée à l’issue du 6ème Forum social européen qui s’est tenu du 1er au 4 juillet au campus universitaire de Macka à Istanbul et auquel participait une délégation du Mouvement de la Paix (Roland Nivet, Arielle Denis et Gérard Halie).
C’est à Ahmet Türk, ce député banni et privé de droits civiques depuis l’interdiction en décembre 2009 du parti progressiste pro kurde, le Parti pour une société démocratique (DTP), que les organisateurs du FSE avaient confié le soin d’accueillir les participants.
Ce geste, qu’il faut souligner, est hautement symbolique dans un contexte marqué en Turquie par une tension extrême qui inquiète tous les militants pour les droits humains et un certain nombre d’hommes et de femmes politiques dont Gültan Kışanak et Selahattin Demirtaş, co-présidents du BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie qui a succédé au DTP).
Kışanak et Demirtaş : tout faire pour éviter la guerre civile entre Turcs et Kurdes
Ils ont redit, l’une le 5 juillet lors d’un entretien à Istanbul avec Roland Nivet – coordonnateur du Comité rennais du Mouvement de la Paix – l’autre le 30 juin à Rennes à un membre du Cabinet du Président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine, leurs préoccupations devant la montée de la répression policière et militaire et qu’ils ne ménageaient pas leurs efforts pour éviter la guerre civile entre Turcs et Kurdes qu’ils redoutent.
Cette manifestation, qui a réuni 2 000 personnes, malheureusement passée sous silence, est significative d’une volonté d’une partie de l’opinion publique d’arrêter la guerre en Turquie et de négocier une paix juste pour tous : plus qu’un symbole, les slogans étaient écrits dans les deux langues, turque et kurde, dans un pays où la liberté linguistique est loin d’être acquise.
André Métayer