Permettre un accès facile aux images, mais aussi les documenter, retrouver les contextes de réalisation, indiquer les sources pour programmer les films, tels sont les objectifs de Bretagne et Diversité (BED) qui rassemble
sur une même plateforme des ressources audiovisuelles emblématiques de la diversité culturelle.
Les images d’un film suffisent parfois à attiser la curiosité et à donner envie d’en savoir un peu plus sur le peuple concerné. Neuf peuples ont ainsi été retenus par BED, dont le peuple kurde.
Le cinéma kurde
Le plus connu des cinéastes kurdes est Yilmaz Güney, qui filme la Turquie des années 60 et 70 et qui dépeint les Kurdes sans jamais les nommer, censure oblige. Yol, Le troupeau, Elégie, Espoir restent des chefs-d’œuvre.
Une double évolution, régionalisation de la question kurde et constitution d’une diaspora kurde, semblent être à la base d’une nouvelle représentation artistique des Kurdes. Cinq grands films illustrent cette quête : Beko de Nizamettin Ariç, Kurde de Turquie, Un temps pour l’ivresse des chevaux de Bahman Ghobbadi, Kurde d’Iran, Tableau noir de l’iranienne Samira Makhmalbaf, Vive la mariée… et Passeurs de rêves de Hiner Saleem.
Il faut citer aussi le Kurde de Syrie Mano Khalil et, parmi les talents confirmés aujourd’hui, le Kurde de Turquie Kazim Öz.
Parmi 400 films, BED présente 23 films kurdes, la plupart en version intégrale :
- Another life
- Daba
- Doku off
- Ez kurdim
- Foggy houses
- He Bû Tune Bû
- Kurdistan, je reviens d’un pays qui n’existe pas
- La double vie de Roushkar
- La prison rouge
- Le ballon et la bombe
- Le drôle de pays des Kurdes d’Irak
- Le Gitan de Mars
- Le printemps irakien
- Le temps n’attend pas
- Les couleurs lointaines du bonheur
- Les larmes d’Eve
- Let me do my last dance before you kill me
- Leyla Zana, l’espoir d’un peuple
- Mourir pour la vie
- Soran fait son cinéma
- Terminus
- Un hiver à Istanbul
- Une femme libre
“Absence injustifiée”
Caroline Troin, animatrice de BED, a accouché le 22 mai dernier. Il s’agit de son premier livre, « Absence injustifiée », sous-titré « Carnet de voyages sucrés-salés » dans lequel le Kurdistan est présent. François Maspero, décédé le 11 avril 2015, y a écrit sans doute sa dernière préface, dans laquelle il reprend les mots affectueux de Caroline pour son ami Faruk :
dès les premiers textes, il y a Faruk, réfugié kurde, ou plutôt apatride, qui ne reverra jamais sa maison natale et qui un jour est venu jouer sur la balançoire abandonnée dans le jardin comme s’il était seul au monde, tout près pourtant de la maison aimée qui est là pour l’accueillir.
André Métayer