Une délégation du Parti communiste français (PCF) et de l’Association nationale des Elus communistes et républicains (ANECR) revient du Kurdistan après avoir promis à ses interlocuteurs kurdes, élus politiques et associatifs, de faire en sorte que l’ensemble des militants s’emparent de la cause kurde. L’initiative prise par l’ANECR de soutenir et de parrainer des élus emprisonnés a été également reçue comme un engagement politique fort.
La délégation a pu constater que le premier ministre turc réprime sans merci le mouvement kurde : des milliers de militants sont en prison, de même que des députés et des maires.
Qui se soucie du Kurdistan?
“Mais qui se soucie du Kurdistan?” lance comme un cri d’alarme l’envoyé spécial du journal l’Humanité qui accompagnait la délégation :
le Premier Ministre R.T. Erdogan dénonce hypocritement les atrocités commises contre les civils en Syrie, mais laisse ses troupes réprimer sans relâche, tuant et emprisonnant tous ceux qui réclament le respect des droits du peuple kurde. […] Diyarbakir en sait quelque chose. Les rugissements des avions de chasse qui partent vers la frontière irakienne font trembler la ville à longueur de journée.
La stratégie vicieuse de la Turquie
La stratégie turque est vicieuse, explique Abdullah Demirbas, maire BDP de Sur (arrondissement-centre de Diyarbakir) interdit de quitter le territoire alors que son état de santé nécessite des soins à l’étranger. Les Kurdes ont fait des propositions précises pour une économie démocratique dans un État démocratique ainsi que l’élaboration d’une nouvelle Constitution reconnaissant les différentes cultures et religions et institutionnalisant la liberté politique et linguistique. Et la seule réponse du pouvoir a été le lancement d’opérations de répression.
En ce 21° siècle, les armes devraient laisser la place à la discussion, estime Osman Baydemir, maire métropolitain de Diyarbakir. Malheureusement le gouvernement turc ne le veut pas.
“Vous pouvez compter sur notre parti”
Le PCF et de l’ANECR ont envoyé cette délégation au Kurdistan pour montrer leur détermination à agir. Dans une lettre adressée aux co-présidents du BDP, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et Président du PGE, promet d’intensifier les actions solidaires avec les Kurdes, que ce soit en France ou au Kurdistan :
Nos élu[e]s, au Sénat, à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, continueront leurs interventions pour que des initiatives politiques soient prises afin que cesse la terrible guerre contre le peuple kurde et que celui-ci soit enfin reconnu dans ses droits.
André Métayer