Nous avons annoncé, dès le soir du verdict, ce que nous pensions être l’heureux épilogue de la persécution judiciaire subie par Pinar Selek.
Mais la riposte ne s’est pas fait attendre longtemps : le 22 décembre, le procureur faisait appel, le dossier était renvoyé devant la Cour suprême de Cassation. Il n’y a pas de mots pour qualifier cet acharnement d’une prétendue justice, qui a quelque chose de cauchemardesque, directement sorti d’un des romans de Kafka. Mais la comparaison s’arrête là. L’acharnement, aussi absurde soit-il, montre qu’en Turquie le pouvoir politique aux mains d’un président dictateur, qui a mis la main sur tous les rouages de la société, veut faire taire cette sociologue et écrivaine engagée.
Pour autant, son comité de soutien ne baisse pas les bras :
malgré un quatrième acquittement, le procureur a osé faire appel. Pour elle, pour nous la lutte continue ! Nous ne sommes pas fatigué-e-s. Pinar Selek n’est pas seule et nous serons toujours plus nombreuses et nombreux à ses côtés !
André Métayer