La Cour Suprême d’Ankara, statuant ce lundi 22 novembre 2010 en appel, a annulé les jugements antérieurs acquittant Pinar Selek d’un crime qu’elle n’a pas commis.
La cour a déclaré qu’il était évident que Pinar Selek avait, avec son complice Abdülmecit Öztürk, fait exploser une bombe près du pont Galata à Istanbul le 9 juillet 1998, alors qu’il est prouvé que cette explosion était due à une fuite sur une bonbonne de gaz. Ils sont tous les deux soupçonnés de collaboration avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More).
Son avocate et sœur Seyda Selek estime que rien n’est perdu pour autant et que le combat judiciaire continue. La Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a été saisie d’une plainte pour traitements dégradants et tortures subis par Pinar Selek alors qu’elle était détenue à la prison d’Ümraniye à Istanbul.
Son cas sera également examiné par la CEDH au motif que la plaignante n’a pas bénéficié d’un procès équitable.
L’association Pen International qui soutient les écrivains en exil et dont le siège est à Berlin proteste contre ce déni de justice et exige que cessent immédiatement toutes poursuites à l’encontre de Pinar Selek : une pétition recueillant plus de 3 000 signatures circule parmi les hommes et femmes de lettres, les artistes et les élus politiques de 18 pays.
André Métayer