Lundi 26 avril 2021 s’est ouvert à Ankara le procès de 108 dirigeant·e·s du HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More, accusé·e·s, selon RFI, “d’avoir provoqué en 2014 la mort de 37 personnes manifestant contre l’inaction de la Turquie à Kobanê, ville syrienne frontalière. Nombre d’entre elles risquent la prison à vie, dont deux anciens dirigeants du principal parti pro-kurde, le HDP”.
La “Marseillaise” rappelle les faits :
A cette date (octobre 2014), les forces du YPGUnités de protection populaire (Yekîneyên Parastina Gel), branche armée du PYD, d’environ 40 000 hommes. More/YPJ avaient résisté depuis plus de 21 jours aux attaques de Daech mais le groupe terroriste a réussi à pénétrer dans la ville. C’est alors que le HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More appelle les populations du Kurdistan du Nord et de la Turquie à protester contre le gouvernement turc, accusé de complicité avec les terroristes. Ce jour-là, des dizaines de personnes sont décédées. Pour avoir manifesté, les militants sont accusés « d’atteinte à l’unité de l’État », 37 d’entre eux sont accusés de meurtre et/ ou tentative de meurtre. Parmi eux, l’ancien coprésident du HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More Selahattin Demirtaş. Le leader pro-kurde.
Ce procès suscite un tollé qui s’est déjà traduit en France par une série de manifestions dont une à Rennes.
“Nous allons déjouer cette conspiration, nous allons élargir la lutte pour la démocratie” a déclaré, avant le début de cette première audience, le coprésident du HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More Mithat Sancar devant un grand nombre de personnes rassemblées devant le tribunal de Sincan : élus, avocats, représentants d’organisations de la société civile et partis politiques, membres de délégations étrangères, parmi lesquelles une délégation française.
Le procès est ajourné
Le procès s’est ouvert en présence de quelques accusés, parmi lesquels on peut citer Gültan Kışanak, Sebahat Tuncel, Ayla Akat Ata, bien connues à Rennes, mais la plupart étaient en distanciel, dont Selahattin Demirtaş qui a pu s’exprimer par visioconférence. S’adressant aux juges, il a déclaré : “ce n’est pas nous qui allons être jugés. C’est vous qui serez jugés”.
Après de belles joutes oratoires, où se sont illustrés les avocats de la défense, le tribunal a décidé d’ajourner le procès.
Il faut considérer cet ajournement comme une première victoire. La pression internationale n’est sans doute pas pour rien, mais le combat continue. Continuons à exprimer notre solidarité envers les 108 accusés et à défendre la démocratie.
André Métayer