Philippe Tourtelier, Député d’Ille-et-Vilaine, Vice-président de la Commission du développement durable et membre de la Commission des Affaires européennes, a fait part au gouvernement de Turquie, par le truchement d’un courrier adressé à l’ambassade de Turquie à Paris, sa vive préoccupation après l’ouverture du procès de 151 personnalités kurdes à Diyarbakir, parmi lesquelles se trouve Osman Baydemir, maire de la ville de Diyarbakir.
Il note qu’il s’agit souvent de maires et de conseillers municipaux, dont certains, élus avec plus de 60% des voix, sont très connus en France comme Osman Baydemir et que ces personnalités de la société civile sont celles qui peuvent précisément contribuer à trouver une solution politique et démocratique comme l’avait laissé espérer le Premier Ministre Recep Tayip Erdogan :
Vivre ensemble dans le respect des différences me paraît être la base de toute conception démocratique au sein d’une société. La liberté, la paix et la démocratie, me semble être ce que réclament les 151 prévenus.
Claudy Lebreton, Président du Conseil général des Côtes-d’Armor, s’adressant au Ministre de la Justice de Turquie, demande que cesse cette politique répressive envers les militants politiques et que soient levées les poursuites à l’encontre d’Osman Baydemir et des membres du DTP/BDP :
De part son histoire, sa culture sa position géographique et sa population, la Turquie est le pays qui fait l’objet d’une observation suivie et très attentive de la part de ses voisins européens et proche-orientaux. Par conséquent, elle se doit d’être exemplaire d’autant plus que son ambition affichée est d’être une grande nation démocratique.
Jean-Louis Tourenne, Président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine, qui aurait souhaité être présent à l’ouverture du procès, “reste de tout cœur” avec nous et nous assure de son soutien.
Le procès de Diyarbakir suspendu (8 novembre 2010)
Lorsque Selma Irmak, ancienne vice présidente du DTP, a commencé à lire en kurde ses trente pages de défense, son micro a été immédiatement coupé et le président du tribunal a fini par décider de renvoyer l’affaire à une juridiction hiérarchiquement supérieure : c’est donc à la 4ème Haute Cour pénale qui tranchera le différend entre les prévenus et leurs avocats qui persistent à employer la langue kurde, estimant qu’il sont dans leur bon droit en voulant s’exprimer dans leur langue maternelle, et le tribunal de la 6ème Cour d’assises de Diyarbakir qui maintien son refus au motif que les accusés peuvent s’exprimer en turc.
21 condamnations pour “propagande terroriste” (7 novembre 2010)
La 4ème Haute Cour pénale a prononcé contre des Kurdes de la région de Varto 21 condamnations d’un an d’emprisonnement et 429 000 TL d’amendes au motif qu’ils avaient signé une pétition en 2006 proclamant qu’Abdullah Öcalan est le représentant du peuple kurde. Depuis, plus de trois millions de Kurdes ont signé cette pétition qui a été envoyée aux autorités turques.
A. Métayer.