Samedi 14 mars, les amis et soutiens de Kadir Dilsiz se sont rassemblés place de la Mairie à Rennes pour monter leur détermination à obtenir la liberté de Kadir Dilsiz, détenu dans la prison de type F no 2 d’Izmir. Le 19 mars doit tomber le verdict : Kadir, à l’isolement et qui a été torturé, risque 35 années d’emprisonnement pour soi-disant “appartenance à l’organisation” (le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More) sous prétexte qu’il a été technicien à Roj TV il y a quatre ans.
Kadir est bien connu en Bretagne, en particulier dans le Pays de Redon où il a résidé, comme militant des droits humains. Il s’est également beaucoup investi dans la vie culturelle et associative bretonne, commençant notamment à apprendre le breton.
Kadir a participé, comme traducteur, au film de Régis Blanchard, “Un hiver à Istanbul”, décrivant la politique d’isolement cellulaire menée par la Turquie à l’encontre des milliers de prisonniers politiques turcs et kurdes. Il s’agit précisément de cette politique dont est aujourd’hui victime Kadir.
Kadir est “coupable” d’avoir travaillé à Roj TV. Alors même que les instances de régulations danoises ont considéré que cette télévision était parfaitement normale et qu’elle avait le droit d’émettre depuis leur sol, les autorités et la presse turques vomissent en permanence ce média indépendant qui a surtout le tort de révéler aux citoyens turcs et au reste du monde les aspects les plus noirs de la politique sécuritaire menée par l’armée et le gouvernement.
Les accusations portées contre Kadir n’ont aucun sens et la disproportion des réquisitions (35 ans de prison !) est invraisemblable. Il s’agit malheureusement d’une pratique courante en Turquie contre les détenus politiques.
Kadir est un exemple de la violence judiciaire, physique et psychologique que les prisonniers politiques subissent dans les prisons de type F. La mobilisation de l’opinion publique internationale à ce sujet est cruciale.
Déterminés, plus d’une centaine d’amis de Kadir et de défenseurs des droits humains se sont rassemblés à l’initiative du comité de soutien qui s’est formé à Redon.
Ses amis redonnais, des Kurdes de Rennes, Redon et Lorient, des militants de la LDH et d’Amnesty, des représentants de l’Union démocratique bretonne (UDB), du Parti breton, les Amitiés kurdes de Bretagne, des syndicalistes de la plateforme intersyndicale des Nations sans Etat (réunissant notamment l’UGT de Guyane, l’UTG guadeloupéenne, l’UGTM martiniquaise, l’USTKE kanak, le LAB basque, le STCFront turkmène de Syrie (Suriye Türkmen Cephesi), groupuscule turkmène radical affilié à la FSA. More corse, le CSC catalan et le SLB – qui doit être remercié pour son aide logistique et son soutien) ont réitéré à l’attention du gouvernement turc leur exigence de voir Kadir lavé des accusations qui sont portées à son encontre et libéré au plus vite. Ils ont appelé la diplomatie française à agir et les militants des droits humains à rester mobilisés.