Le peuple kurde est aujourd’hui visé, en Turquie, par une répression qui atteint une violence encore rarement atteinte : “c’est pire que dans les années 90. Répression, garde à vue, arrestations et exécutions sommaires… assassinats. Toutes les méthodes antidémocratiques que vous pouvez imaginer sont mises en œuvre de manière plus professionnelles que dans les années 90” nous écrit un de nos amis à Hakkari. Un autre, proche de municipalité métropolitaine de Diyarbakir, parle d’une terreur d’Etat non-stop : “l’Etat turc vient de lancer une attaque énorme avec de nouveaux déploiements” et demande explicitement notre soutien.
Gültan Kisanak, co-maire de Diyarbakir, était à Rennes, il y a peu, pour nouer de façon encore plus forte les relations entre les deux villes. A cette occasion un hommage fut rendu à Me Tahir Elçi, bâtonnier de Diyarbakir assassiné le 28 novembre dernier en plein centre-ville (district de Sur). La Maire est vite rentrée dans sa ville qui est depuis en état de siège : on tire à balles réelles à Diyarbakir. La résistance s’organise dans tout le pays mais elle risque d’être écrasée si l’opinion internationale ne réagit pas. Nous n’avons pas non plus oublié les trois femmes kurdes assassinées le 9 janvier 2013 en plein Paris et pour qui nous demandons vérité et justice.
Les Amitiés kurdes de Bretagne ont entendu l’appel lancé par le Conseil démocratique kurde de Rennes (CDK–R Amara) et se joignent à lui pour inviter les élus politiques, les associations, les syndicats et tous les Rennais à manifester leur solidarité samedi 19 décembre.
André Métayer
Le CDKR appelle à manifester le samedi 19 décembre à 15h30, dalle du Colombier à Rennes :
Depuis août dernier, 52 couvre-feux ont été décrétés par l’Etat turc dans plusieurs localités kurdes. Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, les forces de sécurité turques ont tué des centaines de civils durant ces périodes de couvre-feu. A Sur (Diyarbakir), Nusaybin, Cizre, Silopi, Silvan,…on ne compte plus les morts. Les bombardements incessants des forces de sécurité ont par ailleurs entraîné de lourds dégâts matériels. Outre les habitations, ce sont des monuments historiques qui sont touchés, surtout dans le quartier de Sur qui abrite un patrimoine culturel extrêmement riche.
Les autorités turques tentent d’étouffer la volonté politique des Kurdes en arrêtant des militants et des représentants politiques. Selon un rapport récent de l’Association des Droits de l’Homme de Turquie, rien qu’au cours de l’année 2015, cette répression politique s’est soldée par plus de 6 000 arrestations de militants kurdes dont près de 1 300 ont été incarcérés. Parmi ces derniers, figurent 17 maires et de nombreux autres élus locaux.
Depuis le mois de juillet, l’armée turque bombarde sans cesse les positions du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More (Parti des Travailleurs du Kurdistan) au Kurdistan d’Irak. Bien que ces incursions répétées constituent une violation grave de la souveraineté territoriale du gouvernement régional du Kurdistan (KRGGouvernement régional kurde (Iraq). More) et de l’Irak, la Turquie continue à agir en toute impunité.
C’est dans ce même objectif que le gouvernement turc de l’AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More apporte un soutien à Daesh. En renforçant Daesh, il espère affaiblir les forces kurdes qui luttent en première ligne contre cette organisation, en Irak et en Syrie.