Sirri Sakik, Député kurde, était à Rennes, ce samedi 23 octobre.
Sirri Sakik, membre de la Grande Assemblée de Turquie (Parlement) depuis 2007, avait déjà été élu en 1991.
Accompagné de Eyyup Doru, représentant le BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie) en Europe, il s’est rendu tout à tour au siège du Parti socialiste d’Ille-et-Vilaine, au point presse à la Maison internationale de Rennes et à la rencontre de ses compatriotes kurdes à la Maison des associations.
Samedi 23 octobre 10h au siège du PS 35
Frédéric Bourcier, Premier secrétaire fédéral du Parti socialiste d’Ille-et-Vilaine, adjoint au Maire de Rennes, entouré de membres de la “FD 35”, a reçu chaleureusement Sirri Saki, député du BDP accompagné de Eyyup Doru, représentant de ce parti en Europe ; il a souligné notamment que le PS français et le BDP sont membres de l’Internationale socialiste et du Parti socialiste européen.
Sirri Sakik a plaidé la cause de la liberté d’expression et de la démocratie en démontrant l’absurdité d’un procès qui poursuit des maires, les cadres politiques et des militants associatifs.
Il a demandé l’appui du parti socialiste français et de ses élus. Frédéric Bourcier l’a assuré, en réponse, de sa solidarité.
Samedi 23 octobre 11h30 à la Maison internationale de Rennes (MIR)
Danièle Jacquemont et Ghania Boucekkine, Présidente et Vice présidente de la MIR, ainsi que Roger Diard (Amnesty international) ont manifesté, lors de ce point presse, leur solidarité envers tous les détenus politiques injustement poursuivis à Diyarbakir, parmi lesquels se trouvent de nombreux militants associatifs. Nicole Kiil-Nielsen, Députée européenne et Roselyne Lefrançois, ancienne Députée européenne et adjointe au Maire de Rennes, déléguée aux partenariats et aux relations internationales, sont venues honorer de leur présence cette conférence de presse de Sirri Sakik et témoigner, l’une et l’autre, de leur action en faveur de la ville de Diyarbakir et plus largement pour le règlement politique de la question kurde ; Nicole Kiil-Nielsen a rappelé ses dernières interventions au Parlement européen en faveur des 151 inculpés kurdes et Roselyne Lefrançois tout le travail accompli pour aboutir à la signature de conventions entre Rennes, Diyarbakir et l’agence française de développement (AFD) définissant les modalités d’intervention pour la conduire d’un très important projet d’aménagement urbain. Sirri Sakik a rappelé que sa visite avait pour objet de plaider la cause des 151 inculpés dans un procès inique : “c’est tout le peuple kurde qui est traduit en justice” et de demander le soutien de l’opinion internationale. Les Amitiés kurdes de Bretagne, quant à elles, souhaitent un renforcement des liens entre Rennes et Diyarbakir : « les actions rennaises de coopération technique légitiment des interventions politiques en faveur du maire de cette ville ; n’est-ce pas le moment de créer, avec une convention de jumelage, un lien citoyen entre les deux villes ? »
Samedi 23 octobre 13h30 à la Maison du Champ de Mars
C’est devant une salle archi comble de Kurdes de la diaspora résidant à Rennes que Sirri Sakik a rappelé la nécessité de se battre politiquement pour acquérir les droits dont chaque peuple doit disposer : c’est pour avoir défendu ce droit que de nombreux militants ont perdu la vie ou leur liberté, c’est pour avoir défendu ce droit que s’ouvre à Diyarbakir le procès de 151 inculpés, parmi lesquels de nombreux maires ou cadres politiques élus par le peuple. Il a demandé à chacun de se mobiliser et d’apporter son soutien.
Sirri Sakik ira encore animer une réunion à Nantes avant de reprendre, tard dans la nuit, la route pour Paris, Bruxelles, Istanbul et Diyarbakir.
Procès de Diyarbakir : 20 ans de prison requis contre le maire de Cizre
Le procureur de la 6ème Cour d’assises de Diyarbakir a requis 20 ans de prison contre Aydın Budak, Maire de Cizre, pour avoir participé en 2009 à une manifestation à Sirnak ; Aydın Budak, maintenu en détention, est accusé de s’être mêlé à des manifestants qui protestaient contre les conditions de détention du leader kurde Abdullah Öcalan. Aydın Budak était bien sur les lieux, mais, sur une vidéo déposée comme pièce à conviction, on le voit tenter de raisonner de jeunes manifestants aux prises avec la police anti émeute.
La cause est sans fondement, les motifs absents et les faits insignifiants, mais rien n’arrête le zèle d’un procureur aux ordres.
André Métayer