Comme à Bruxelles et dans nombreuses villes d’Europe, les Kurdes émigrés en Bretagne ont crié leur colère après les graves événements de la semaine qui s’achève.
La France s’était distinguée dès le 26 février en lançant une vaste opération dans la région méditerranéenne qui s’est terminée par la mise en détention provisoire de sept militants kurdes.
La Belgique a pris le relai le 4 mars : plusieurs centaines de policiers ont effectué une trentaine de perquisitions et interpellé une vingtaine de Kurdes, dont les journalistes et employés de la chaîne de télévision kurde Roj TV ; les locaux ont été saccagés et les dégâts sont estimés à 1 200 000 euros ; le système de transmission par satellite a été débranché, et les émissions sont donc interrompues ; le siège du BDP (Parti pour la démocratie et la Paix) a été également l’objet de perquisition, et son représentant permanent en Europe, Eyyup Doru[[Eyyup Doru, au nom de BDP, est décidé à porter plainte.]], a été mis en garde à vue avant d’être relâché ; deux anciens députés kurdes, Zubeyir Aydar et Remzi Kartal, figurent parmi les personnes sous mandat d’arrêt qui comparaitront, mardi, avec les huit personnes arrêtées, devant la Chambre du Conseil.
La réaction des Kurdes a été immédiate et massive ; des milliers de Kurdes ont convergé vers Bruxelles et d’autres ont manifesté dans différentes villes d’Europe : 600 Kurdes de Bretagne sont venus défiler à Rennes aux cris de «Nous sommes tous PKK», «Les Kurdes ne sont pas des terroristes», «Libérez nos camarades Zubeyir Aydar et Remzi Kartal» , «Ne touche pas à ma Télé», «TURQUIE FASCISTE – EUROPE COMPLICE».
Le sit-in, place de la Mairie, a été précédé d’une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes : les morts mais aussi les milliers de détenus pour raisons politiques, parmi lesquels des maires, des élus politiques et des militants associatifs, des femmes et même des enfants.
Les Amitiés kurdes de Bretagne (AKB) ont pris la parole pour apporter le soutien de l’association à la cause kurde et dénoncer cette politique européenne qui criminalise les Kurdes au motif qu’ils ne dénoncent pas le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More comme une organisation terroriste.
La Coordination des groupes ou associations «amis du peuple kurde» qui s’est créée à Paris le 27 février dernier refuse elle aussi de criminaliser le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More) :
il n’est ni plus ni moins une organisation terroriste que ne l’ont été l’ANC de Nelson Mandela en son temps ou le Conseil national de la Résistance dans une période difficile de notre histoire. Et d’ajouter : faut-il que les considérations politiques et économiques rendent à ce point aveugle pour ne pas voir qu’une majorité de Kurdes se reconnaissent et s’identifient à lui. Seuls ceux qui ne connaissent pas cette réalité peuvent croire qu’une solution existe en niant la nécessité d’un dialogue avec le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More ou en voulant l’éliminer de la scène politique.
Didier Le Bougeant, Vice-président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine et Maire-adjoint de Rennes, est venu dalle du Colombier à la rencontre des Kurdes, manifestant ainsi toute l’attention qu’il porte à la question kurde.
Rappelons que le Président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine et le Maire de Rennes, ainsi que nombre de parlementaires d’Ille et Vilaine et personnalités politiques de Bretagne, soutiennent l’action d’AKB.
A noter également le message de soutien de Claudy Lebreton, Président du Conseil général des Côtes-d’Armor et Président de l’Assemblée des Départements de France (ADF) :
Que le France, qui fut ce grand pays de la Révolution, défenseur des droits de l’homme sur tous les terrains du Monde, se fasse aujourd’hui le complice du pouvoir turc, me révolte ; Je suis de tout cœur avec vous,
écrit-il encore, en s’excusant de ne pouvoir être présent.
André Métayer