Le mercredi 9 janvier 2013 est gravé à tout jamais comme un jour noir dans l’histoire kurde. Ce jour-là, les militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan (Rojbîn) et Leyla Söylemez étaient froidement assassinées d’une balle dans la tête, dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan, situés au 147 rue La Fayette à Paris. Depuis, les Amitiés kurdes de Bretagne demandent que “Vérité et Justice” soient faites. Le souvenir des trois victimes n’est pas effacé, notamment celui de Rojbîn particulièrement connue et estimée à Rennes, en Bretagne, en France et ailleurs. Figure emblématique de la jeune femme kurde, moderne, luttant contre l’oppression turque et contre l’oppression féodale, Rojbîn était pour cette cause aussi, une avocate souriante mais ferme et totalement engagée. Sa force de conviction était la seule arme qu’elle savait manier avec élégance et efficacité. C’est sans doute l’un des motifs de ce meurtre : il fallait faire taire cette voix qu’on pouvait difficilement taxer de “terroriste”. Elle a été achevée une balle dans la bouche. C’est un crime politique, exécuté par les services secrets turcs comme le confirme le réquisitoire du Procureur de la République. Le 9 janvier 2019 sera le sixième anniversaire de ce crime d’Etat. Nous attendons toujours que la France demande des comptes à la Turquie et que la présidence de la République reçoive les familles des victimes et leurs avocats.
André Métayer