Les militants de l’antenne du Finistère des Amitiés kurdes de Bretagne ont organisé le 1er novembre une matinée de débats et de rencontres autour des Halles de Douarnenez, fréquentées le samedi matin par de nombreux Douarnenistes.Des Kurdes sont venus de partout (Lesneven, Morlaix, Plouescat…), une première collecte a permis à Jean Ladan, l’infatigable militant de la cause kurde depuis 25 ans, de se rendre une nouvelle fois au Kurdistan d’Irak.
Les marchés de la solidarité internationale à Brest, Rennes et Betton, le hall du Quartz à Brest et surtout un concert à Plouguerneau, autant d’occasions offertes pour rappeler la lutte des Kurdes en Turquie, en Iran, en Irak et en Syrie et pour lancer un appel aux dons en faveur des réfugiés kurdes. Les dons recueillis pour l’aide aux réfugiés du RojavaKurdistan occidental (Kurdistan de Syrie), divisé en trois cantons : Cizirê (le canton le plus peuplé comprenant notamment la ville de Qamişlo), Kobanê et Efrin. More (2 350,09 euros au 26/12/14) ont été envoyés à l’Union des Municipalités du Sud-est anatolien (GABB), présidée par la maire de Diyarbakir, Mme Gültan Kisanak.
Jean Ladan : « je rentre directement de la première ligne de front »
Jean Ladan, qui pourtant en a vu d’autres, est rentré visiblement très ému de cette mission au cours de laquelle il a pu acheter sur place et distribuer 800 réchauds à pétrole dans 3 camps différents, dont l’un, de 3 000 tentes, abrite environ 21 000 réfugiés. La dernière distribution de réchauds s’est faite au village à 100% chrétien d’Inichke :
il faisait 5°, la neige tombait sur les sommets tout autour. Les personnes réfugiées dans ce camp avaient marché plus de 10 jours dans la montagne, sans nourriture, ne prenant pas même pas le temps d’enterrer leurs morts car il fallait, en priorité, sauver leur vie. Ils ont pu rejoindre le Kurdistan, escortés de peshmergas, et plus particulièrement des maquisards du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More et du PYDParti de l’union démocratique (Partiya Yekîtiya Demokrat), principal parti kurde du Rojava. More considérés par nos pays occidentaux comme marxistes léninistes et terroristes : voilà donc comment des “communistes”, des “terroristes” ont sauvé d’une mort assurée des milliers de Yézidis et de Chrétiens.
Jean Ladan, qui s’est porté aussi en première ligne, a eu la surprise de retrouver de vieux camarades kurdes vivant en France, où ils ont laissé femmes et enfants :
je ne m’attendais pas à les trouver au front. Ces “vieux” peshmergas de 50 ans environ, qui ont combattu Saddam Hussein et qui vivaient tranquillement en France depuis 25 ans. Ils sont calmes, lucides, volontaires, solides. Deux de leurs amis qui, comme eux, habitaient l’une de nos villes, sont récemment tombés au combat… Ils sont prêts à se battre aussi pour la France, leur second pays, ils me l’ont dit et répété. Ils aiment leurs deux pays. On a beaucoup parlé dans les médias de L’EIPrétendu « Etat islamique » groupe terroriste djihadiste (anciennement « Etat islamique en Irak et au Levant »). More et de ses exactions, mais je n’ai encore lu aucun article sur ces héros… ce mot n’est pas dans leur vocabulaire, ils préfèrent parler de martyrs.
Gaby Kerdoncuff et ses musiciens
Le festival “No border” des musiques populaires du monde a, lors d’un concert produit au Quartz de Brest le 12 décembre dernier, donné l’occasion au groupe Dengekan, composé de musiciens kurdes et bretons, d’évoquer ce fond culturel très ancien qui, dit Gaby Kerdoncuff, meneur du groupe, “rapproche les musiques comme on mélange les arômes”. Les AKB du Finistère étaient là, à Brest mais aussi à Plouguerneau, “pour marquer notre solidarité avec la lutte des Kurdes de Kobanê” comme le relate Claire :
nous avons distribué, dans le hall du Quartz, un flyer rappelant la situation récente au Kurdistan et nous avons fait un appel aux dons en faveur des réfugiés kurdes. Gaby Kerdoncuff a demandé pendant le concert que l’on n’oublie pas les Kurdes en lutte. Le public a entendu l’appel et a été généreux. Il en fut de même le 19 décembre à Plouguerneau, au Bar An Dolenn, où Gaby Kerdoncuff et 4 de ses musiciens du groupe Kazut de Tyr sont venus gratuitement animer une soirée musicale précédée de lectures de poèmes et d’échange de témoignages Nous avons noté la présence de personnes venant de loin : Morlaix, Douarnenez, Plouescat et même Rennes. Le très beau concert de Kazut de Tyr s’est terminé par des danses kurdo-bretonnes. L’ambiance de la soirée était conviviale et chaleureuse. Là aussi l’appel aux dons a été entendu et le public fut généreux. Nous avons dit à tous les participants que leur présence et leurs dons sont autant d’actes qui comptent dans cette lutte contre l’obscurantisme et qui feront, nous l’espérons, avancer la prise de conscience de la problématique kurde.
Appel en faveur des réfugiés
Khaled Issa, lors de sa venue à Rennes, a demandé d’unir nos efforts pour que tous les réfugiés puissent dans les meilleurs délais rentrer au pays. C’est l’objectif à ne pas perdre de vue. Pour autant, l’aide humanitaire et médicale reste d’une extrême urgence, notamment à l’approche des grands froids. C’est pourquoi l’appel aux dons continue.
André Métayer
Envoyez vos dons pour les réfugiés de Kobanê et du RojavaKurdistan occidental (Kurdistan de Syrie), divisé en trois cantons : Cizirê (le canton le plus peuplé comprenant notamment la ville de Qamişlo), Kobanê et Efrin. More soit :
- au Croissant rouge du Kurdistan (IBAN : FR76 30003 03947 00037263155 39 – BIC : SOGEFRPP) ;
- à l’Union des Municipalités du sud-est anatolien (GABB) (Ziraat Bankasi Diyarbakir Şubesi – IBAN : TR87 0001 00009131 5819 4050 11 – SWIFT : TCZBTR2A001) ;
- aux Amitiés kurdes de Bretagne, en précisant : « don pour les réfugiés de Kobanê et du RojavaKurdistan occidental (Kurdistan de Syrie), divisé en trois cantons : Cizirê (le canton le plus peuplé comprenant notamment la ville de Qamişlo), Kobanê et Efrin. More ». Les dons remis aux Amitiés kurdes de Bretagne seront envoyés au GABB. Les dons en espèces seront remis anonymement, les dons par chèque pourront bénéficier, sur demande, d’un reçu fiscal.