Solidarité Kurdistan : égalité de traitement pour toutes les familles de victimes d’actes terroristes, y compris celles de Sakine, Rojbîn et Leyla

Le mercredi 9 janvier 2013, trois militantes kurdes, Sakine, Rojbîn et Leyla, étaient assassinées à Paris. C’est un crime politique froidement exécuté par un tueur et commandité par une puissance étrangère.

Dans le contexte d’aujourd’hui, comment ne pas faire le lien entre les différents actes de terrorisme qui ensanglantent notre pays, entre les attentats à Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher, la tuerie du 13 novembre à Paris et les assassinats de Sakine, Rojbîn et Leyla ? Nous demandons pour les familles kurdes l’égalité de traitement avec les autres familles des victimes de ces actes terroristes :

la Coordination nationale Solidarité Kurdistan (CNSK) l’a rappelé lors de la manifestation de Paris le 9 janvier 2016 et Joël Dutto, son porte-parole, a écrit officiellement au Premier Ministre et au Président de la République pour demander que “les familles de Sakine, Rojbîn et Leyla soient, elles aussi, reçues par les plus hautes autorités de l’Etat”. Aucunes raisons d’Etat, aussi importantes soient-elles, ne peuvent être opposées à cette obligation morale. Un colloque organisé le 28 janvier prochain va mettre en lumière les ambiguïtés de la politique française dans cette affaire d’Etat.

Crimes politiques et quête de justice, vus à travers les assassinats du 9 janvier 2013

A l’approche du jugement devant la Cour d’Assises du présumé tueur, le Conseil démocratique kurde en France (CDKF), la Représentation internationale du Mouvement des Femmes kurdes et la CNSK organisent à Paris un colloque, placé sous le haut patronage de Marie-George Buffet, députée de Seine-Saint-Denis, dans le but de rendre hommage à ces trois femmes remarquables, qui ont payé de leur vie leur lutte pour la paix mais aussi, à partir de ces faits précis, de mener une réflexion sur l’impunité dont jouissent certains crimes politiques perpétrés sur notre sol. Il sera aussi question des affaires Ben Barka et Dulcie September.

CDKF-2016-01-28-programme_colloque

Dulcie September

On notera des similitudes troublantes avec l’assassinat, le 29 mars 1988, de Dulcie September, la représentante de l’ANC pour la France, la Suisse et le Luxembourg, qui s’intéressait peut-être de trop près au commerce des armes entre le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud et les réseaux Pasqua de l’Etat français. Le rôle trouble des services secrets français a terni la réputation de la France et nos dirigeants d’alors n’en sont pas sortis grandis.

Mehdi Ben Barka

L’affaire Ben Barka débute le 29 octobre 1965. Cet opposant résolu au régime marocain est enlevé à Paris devant la brasserie Lipp. On ne retrouvera jamais son corps. Cinquante ans plus tard, son nom reste une épine dans le pied entre la France et le Maroc. “Ce qui s’est passé n’a rien eu que de vulgaire et de subalterne”, a tempêté en son temps le Général de Gaulle, sans pour autant allé jusqu’au terme des procédures. François Hollande, bien avant son élection à la présidence de la république avait fait connaître son opinion :

le minimum est quand même de savoir ce qu’a été peut-être un scandale d’État, et au Maroc et en France. L’obsession de cacher la vérité c’est juste l’obsession de garder le pouvoir.

André Métayer