Suite au coup d’Etat manqué des militaires du 15 juillet 2016, les vagues répressives transforment chaque jour un peu plus le régime « islamo-conservateur » d’Erdoğan en dictature. Des dizaines de milliers de syndicalistes, d’enseignants, d’étudiants, d’artistes, de journalistes, de militants des minorités ethniques, religieuses, culturelles sont privés de postes, poursuivis, emprisonnés. Les députés kurdes au parlement d’Ankara sont arrêtés les uns après les autres, des maires et des milliers de militants du parti HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More, principale force d’opposition à Erdoğan, sont en prison.
Les Amitiés Kurdes de Bretagne ont invité deux enseignants-chercheurs d’Istanbul, Engin Sustam et Cagla Aykac, aujourd’hui exilés à Genève, à venir témoigner et échanger le 18 novembre à la Maison internationale de Rennes.
Engin Sustam mène ses recherches sur la violence et la contre-violence au Moyen-Orient, sur les nouvelles formes de révoltes à l’échelle mondiale.
Cagla Aykac, travaille sur le multiculturalisme et le néo-colonialisme et sur les musulmans immigrés en Europe.
Ces deux enseignants chercheurs en sociologie, renvoyés de leurs postes respectifs, ont dû quitter Istanbul. Ils ont été accueillis par l’Université de Genève, à la Faculté des sciences de la société. Un des motifs qui leur ont valu de se voir réprimés fut la signature de «l’initiative des académiciens pour la paix» :
cette pétition, lancée par 200 universitaires et signée par 2200 personnes, dénonçait les bombardements de l’armée turque contre les forces kurdes en Syrie, pourtant à l’offensive contre Daesh… Aujourd’hui, une trentaine de ces signataires ont trouvé refuge dans diverses universités en Europe. Ceux qui sont restés sont pour une part en prison, en procès, menacés, et en tous cas sur liste noire, ne pouvant travailler tout en étant frappés d’une interdiction de sortie du territoire. (Le Courrier, Genève, 8/10/2016)
Vendredi 18 novembre 2016 à 20h00 à la Maison internationale de Rennes, dans le cadre de la Semaine de Solidarité internationale
Conférence avec Engin Sustam et Cagla Aykac
Rencontre, échanges et débat
Avec la participation de membres des Amitiés kurdes de Bretagne engagés dans des actions de coopération et revenant de mission à Diyarbakir, où ils ont animé des ateliers artistiques auprès des enfants yézidis réfugiés au camp de Fidanlik, ainsi qu’à Sinjar (Kurdistan d’Irak), où ils ont été à la rencontre du peuple yézidi qui, en 2014, a subi un génocide.