En solidarité avec les grévistes de la faim dans les prisons turques, quinze kurdes, dont cinq femmes, ont lancé depuis le 1er mars une grève de la faim illimitée à Strasbourg devant le siège du Conseil de l’Europe.
Refoulés, ils ont trouvé refuge dans le foyer de l’église St-Maurice où ils se sont installés. “Ne pas les accueillir serait contraire à l’évangile” a déclaré le curé de la paroisse et, dimanche à l’heure de la messe, ils ont été invités à s’adresser aux fidèles pour expliquer leur geste.
Le gouvernement turc s’efforce, par son concept de guerre totale, de piétiner la démocratie, les libertés et tout ce qui se rattache à la paix. Notre leader, A. Öcalan, condamné à la prison à vie, détenu dans des conditions inhumaines, est un acteur incontournable dans la résolution de la question kurde. Nous voulons briser l’isolement dans lequel il est maintenu et obtenir des droits culturels et politiques pour le peuple kurde.
Leur porte parole, Fidan Dogan, n’a pas manqué de rappeler aux fidèles que le seul député chrétien au Parlement de Turquie, Erol Dora, député de Mardin, a été élu avec le soutien du Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP), principale force pro-kurde dont il est membre. Outre la communauté syriaque, la Turquie compte aussi des minorités chrétiennes arménienne et orthodoxe grecque frappées, elles aussi, comme les Kurdes, d’ostracisme.
A l’instar de ceux de Strasbourg, des volontaires participent à des grèves de la faim dans un nombre grandissant de villes turques et européennes. Des sanctions disciplinaires sont prises contre les détenus qui poursuivent ces grèves de la faim débutées le 15 février dernier.
André Métayer