Instaurer un processus pour permettre aux Pouvoirs locaux et régionaux d’être acteurs dans les négociations pour une paix durable, tel était l’objet de la conférence organisée à Diyarbakir, le week-end des 21 et 22 septembre par le GABB (Union des Municipalités du sud-est anatolien – Güneydoğu Anadolu Bölgesi). Le GABB, présidé par Osman Baydemir, maire de Diyarbakir, est l’une des sept régions de Turquie, frontalière de l’Irak et de la Syrie, forte de plus de huit millions d’habitants, soit plus du dixième de la population.
Lors de cette conférence, qui s’est tenue à “Sumerpark” – vaste complexe socio-culturel, sportif et éducatif, mais aussi centre de Congrès, situé dans un cadre de verdure – se sont succédés près d’une trentaine d’orateurs : maires et autres élus de collectivités locales et régionales dont quatorze venant de Belgique, de Suède, du Pays basque, de Catalogne, du Liban, du Kurdistan syrien, des Pays-Bas, d’Irlande, de Palestine et d’Afrique du Sud.
Les différents combats pour la paix sont autant de défis qui ont été soulignés par les intervenants faisant part de leurs expériences et des résultats obtenus : oui, c’est le rôle des Pouvoirs locaux d’œuvrer pour la paix, oui, ils sont en capacité d’apporter des solutions aux conflits régionaux, oui ils peuvent être des acteurs du changement comme institutions alternatives œuvrant pour une “amélioration équitable, écologique et social au niveau national et international”.
Le GABB a présenté ses objectifs dont les principes de base sont la démocratie, la participation citoyenne, l’écologie et la parité homme/femme.
Dans sa déclaration finale, l’assemblée a lancé un appel aux gouvernements des pays pour qu’ils soutiennent un développement axé sur les personnes ressources locales, dynamiques et innovantes, capables de créer de nouveaux canaux de dialogue et de discuter des nouveaux modèles de gouvernance dans le but de consolidation des processus pour une paix durable :
les changements politiques et économiques du monde d’aujourd’hui nécessitent des doctrines économiques, politiques et sociales alternatives à l’échelle mondiale. Les luttes sociales au Moyen-Orient rendent nécessaires le partage des expériences, une réflexion approfondie et une solidarité entre les peuples. Les mouvements sociaux qui agitent le Moyen-Orient expriment des demandes pour plus de démocratie, plus de liberté, plus d’égalité, plus de respect pour les droits de l’homme, plus de développement économique et social.
André Métayer