Edmond Hervé

La sanction contre le maire de Diyarbakir fait des vagues : des personnalités politiques manifestent leur réprobation

Edmond HERVE, Sénateur d’Ille-et-Vilaine, Maire honoraire de la Ville de Rennes (1977-2008) et Philippe TOURTELIER, Député d’Ille-et-Vilaine, sont intervenus conjointement auprès de S.E.M Osman KORUTURK, Ambassadeur de Turquie en France, pour lui faire part de leur vive inquiétude, suite à l’interdiction de quitter la Turquie faite à Osman BAYDEMIR, maire de la ville métropolitaine de Diyarbakir, “l’une des personnalités kurdes les plus connues et respectées et dont la parole est très écoutée à l’étranger”, rappellent-ils dans leur lettre datée du 18 janvier. Cette décision intervenant quelques jours après l’arrestation de 80 personnalités dont un adjoint au Maire de Diyarbakir et […]

Erreur stratégique d’Erdogan ou double jeu de l’AKP ?

Comment régler la question kurde ? La Turquie a toujours voulu, semble-t-il, appliquer des schémas plus ou moins obsolètes encore enseignés dans les académies militaires pour vaincre les « insurrections » : les experts vous démontrent au tableau noir qu’il faut, après avoir détruit ou expulsé les forces insurrectionnelles et déployé « des unités locales statiques, » prendre le contrôle de la population et « détruire l’organisation politique insurgée, » avant de « mettre en place un nouveau parti politique issu d’élections locales » dont les heureux élus auront été préalablement mis à l’épreuve. Les résultats escomptés n’étant pas au […]

A Diyarbakir, 23 personnes, dont 13 maires, ont été écrouées à la suite des rafles policières visant les anciens et nouveaux maires des villes kurdes

Les mouvements de protestation des élus du Parti pour la Paix et la Démocratie et de la population continuent à l’heure actuelle. L’opération menée sous l’égide d’Ankara et centrée sur Diyarbakir s’est déroulée conjointement dans plus de 11 villes kurdes, aboutissant à l’arrestation de plus de 80 personnes, dont 35 ont été menottées et déférées au parquet de Diyarbakir. Après plus de 24 heures d’interrogatoire, 23 personnes ont été écrouées. Certaines d’entre elles nous ont accueilli au Kurdistan ou nous ont rencontré en France : – Hatip Dicle, Co-Président du Congrès de la Société Démocratique et ancien député du DEP […]

Les dirigeants kurdes sont excédés

“Nous sommes tous coupables, arrêtez-nous!” a scandé une foule de plusieurs milliers de personnes qui s’était réunie après l’annonce du réquisitoire du procureur demandant le placement en détention des prévenus ; encerclés par les panzers de la police, les manifestants parmi lesquels des députés, des maires, le Président du BDP, ont entamé un sit-in de protestation. “Libérez nos camarades ou bien arrêtez-nous tous“, a déclaré Selahattin Demirtas, député de Diyarbakir : l’AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More cherche à reprendre par le biais de la voie judiciaire […]

Appel du BDP (Parti pour la Paix et la Démocratie)

Les Amitiés kurdes de Bretagne publient ce communiqué émanant du Bureau du Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP) qui a remplacé le DTP dissout par la Cour Constitutionnelle de Turquie.

A faire circuler pour informer pleinement l’opinion publique internationale.

Il est temps de dénoncer l’attitude de la Turquie et sa fausse politique d’ouverture. Que nos responsables politiques exigent l’ouverture de vraies négociations de paix entre interlocuteurs représentatifs.

André Métayer

LE DTP INTERDIT EST REMPLACE PAR LE BDP

L’ensemble de la classe politique européenne a désapprouvé la décision de la Cour constitutionnelle de Turquie de dissoudre le parti pro-kurde DTP. Cette décision ne suscite, en revanche, aucune protestation de la part de la classe politique turque, à quelques nuances près. Le Congrès pour une Société démocratique (DTK), réuni d’urgence à Diyarbakir, a approuvé la décision des députés DTP de démissionner de leur mandat en signe de protestation. Le DTP, dissout, est remplacé par le Parti de la Paix et de la Démocratie (BDP).

Le DTP sous pression, avec 500 élus et cadres écroués, soutient néanmoins l’initiative du PKK en faveur de la paix

Le DTP (Parti pour une Société démocratique) le parti pro kurde qui milite pour la reconnaissance des droits et de l’identité du peuple kurde, a remporté, le 29 mars dernier à l’occasion des élections locales et régionales, un succès sans précédent dans les régions kurdes de la Turquie ; il est devenu un interlocuteur incontournable du Premier Ministre, Recep Tayyip Erdogan, chef du parti islamo conservateur au pouvoir, l’AKP, qui lui reproche d’être la “vitrine légale” du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, avec qui il refuse de négocier ; le Parlement (“la grande Assemblée” de Turquie) vient de décider, sous la pression des militaires, de renouveler l’autorisation de bombarder les bases arrières du PKK, au Kurdistan irakien, malgré les protestations de l’Irak : “le chef du gouvernement irakien a demandé de respecter la souveraineté de l’Irak, assurant que personne n’avait le droit de la violer”, a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh.
Afin de sortir de l’impasse, des “groupes de paix” vont, à la demande de leur chef, Abdullah Öcalan, embastillé depuis 11 ans, “descendre de la montagne” (entendez que des délégations de combattants du PKK vont franchir la frontière et se présenter aux autorités turques). Le DTP soutient cette initiative et demande à la population d’accueillir ces messagers.