Le centre-ville de Gaziantep (Turquie du sud-est) a été lundi 20 août le théâtre d’un terrible attentat à la voiture piégée faisant 9 morts et une soixante de blessés parmi la population civile. Cet acte de terrorisme aveugle est inqualifiable et unanimement condamné.
La région de Gaziantep, frontalière de la Syrie, est particulièrement agitée. La ville se trouve elle-même à moins de 100 km d’Alep où les combats font rage entre les troupes gouvernementales syriennes et les rebelles de l’ASL (armée syrienne libre) soutenus par la Turquie.
Le nombre de réfugiés syriens passant la frontière ne cesse d’augmenter : il pourrait dépasser très rapidement les 100 000 personnes. Une dizaine de camps de fortune est installée autour de Kilis, à moins de 50 km de la ville-préfecture de Gaziantep qui coordonne les opérations et où croisent les représentants des différentes factions de l’ASL, les représentants officiels des pays engagés dans le conflit, des ONG, mais aussi les forces occultes de tous bords adeptes de “coups tordus”. L’armée turque est évidemment très présente, ses services secrets aussi.
Un bouc émissaire tout trouvé
L’attentat n’est pas pour l’instant revendiqué et aucune arrestation n’a été faite mais le vice-Premier ministre turc Besir Atalay a immédiatement pointé du doigt le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More et livré les militants du parti pro-kurde, le BDP, à la vindicte publique. Les locaux du BDP ont été incendiés par des groupes armés à Gaziantep et à Yavuzeli, (district de Gaziantep), des engins incendiaires ont été découverts à temps devant le siège de ce parti à Istanbul.
Le BDP a condamné l’attentat et a demandé aux autorités que toute la lumière soit faite pour en trouver les auteurs. Dénonçant la politique agressive du gouvernement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le parti kurde a appelé le gouvernement “à mener une politique radicale et courageuse pour une paix durable dans le pays”.
Les HPGForce de défense du peuple (Hêzên Parastina Gel), branche armée du PKK. More (forces armées du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More) ont fait parvenir un communiqué indiquant n’avoir “strictement” aucun lien avec cet attentat :
tout le monde sait que nous ne visons jamais les civils. Le KCKUnion des Communautés du Kurdistan (Koma Civakên Kurdistan), fédération des organisations kurdes en Turquie. More a donné l’ordre d’éviter tout conflit armé pendant la période des fêtes, ce à quoi nos forces se conforment.
André Métayer