(Zaman, 5 septembre 2007)
Le maire de Diyarbakır Osman Baydemir a été la cible de mots durs de la part du gouvernement et du parti nationaliste d’opposition (MHP) hier après qu’il se soit plaint que sa ville du sud-est était sujette à la discrimination et déclaré que son parti pro-kurde pour une Société Démocratique (DTP) était prêt si le gouvernement voulait déclarer la guerre à Diyarbakır.
Le MHP a dirigé sa critique contre le gouvernement, affirmant que l’attitude de ce dernier face au terrorisme séparatiste avait encouragé le maire controversé à faire une telle déclaration, alors que le parti au coeur de la polémique, le DTP qui défend Baydemir, déclaré qu’il était fatigué de telles discussions et voulait calmer le jeu. Pendant les discussions du plan du gouvernement pour les cinq années à venir, il y a eu un échange verbal entre le parti de la justice et du développement (AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More) et le DTP. Le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan, pendant un discours au Parlement mardi, avait dit que le DTP devrait déclarer que le Parti des Ouvriers du Kurdistan interdit (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More) était une organisation terroriste.
Les discussions et l’échange de mots sur la question se sont poursuivis mercredi, mais cette fois avec la participation du MHP et le Parti du Peuple Républicain (CHPParti républicain du Peuple (Cumhuriyet Halk Partisi), parti kémaliste et nationaliste de centre-gauche. More). Le DTP, tout en soutenant le maire Baydemir, a également souligné qu’il était fatigué d’être toujours au centre de tout et souhaitait un apaisement tout en maintenant leur politique d’opposition constructive. Le député DTP Osman Özçelik de Siirt a également ajouté que les autres partis essayent de les instrumentaliser.
Le vice président du groupe parlementaire du MHP, Mehmet Şandır, a déclaré que le Premier ministre Erdoğan préparait le terrain pour une politique basée sur l’appartenance ethnique. Tout en parlant aux journalistes au Parlement hier, Şandır indiquait qu’Erdoğan et son discours encouragent Baydemir. « Diyarbakır est une ville très importante de la Turquie, mais Erdoğan agit comme s’il était le fonctionnaire d’un autre pays. La Turquie est un état régi par la loi, et le système judiciaire devrait être un lieu de convocation pour Baydemir, » a déclaré Şandır.
Şandır a réitéré mardi les mots d’Erdoğan, invitant le DTP à déclarer le PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More comme étant une organisation terroriste, et dit que « ces mots signifient le renoncement aux faux fuyants ». « C’est seulement après cette déclaration que nous verrons ce qui a changé et ce qui n’a pas changé, » a ajouté Şandır.
Erdoğan a également réagi durement aux propos de Baydemir et catégoriquement rejeté les affirmations de discrimination négative contre la ville. Dans son discours hier au groupe parlementaire de son parti, il a dit : « Personne ne devrait essayer d’abuser des habitants d’une ville. Les municipalités devraient produire des projets au lieu de produire des mots. » Erdoğan a ajouté qu’ils étaient contre toutes les formes de politique basées sur les clivages ethniques ou religieux.
Baydemir a également déclaré : « Diyarbakır est un château et ne peut pas être conquis, » faisant référence à l’administration local de son parti sur la ville. Certains députés AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More analysent ces mots comme étant la préparation des élections locales de 2009. Aux élections générales dans les secteurs peuplés de Kurde, l’AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More avait pris certaines des voix du DTP ; ces résultats avaient provoqué des discussions au sein du DTP.
Le CHPParti républicain du Peuple (Cumhuriyet Halk Partisi), parti kémaliste et nationaliste de centre-gauche. More s’est également invité au débat. Son vice-président, Mustafa Özyürek, a dit que l’AKPAdalet ve Kalkınma Partisi (Parti de la Justice et du Développement), parti islamiste aux mains de l’autocrate Erdogan. More ne soutenait pas les municipalités administrées par des partis d’opposition et qu’il n’était pas bon de traiter Diyarbakır comme une ville qui se trouverait en dehors de la Turquie. Özyürek a indiqué que le travail des municipalités est de servir les habitants, pour d’être des châteaux.