Les derniers développements de l’enquête sur l’assassinat de trois militantes kurdes proches du PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More (Parti des travailleurs du Kurdistan), le 9 janvier 2013 à Paris, renforcent les soupçons contre Ömer Güney, l’unique suspect des meurtres. Ils accréditent désormais l’hypothèse d’un assassinat politique sur fond d’espionnage
écrit Eric Pelletier dans « L’Express » daté du 23/12/2013.
Pour nous, ce n’est pas un scoop, mais ces derniers développements renforcent notre conviction, celle que nous n’avions pas craint d’exprimer dès le lendemain de ce triple assassinat, alors que le scepticisme était de bonne aloi :
le commanditaire de ce geste inqualifiable exécuté par des professionnels du crime ne fait aucun doute : il s’est désigné lui-même en se défaussant, dès les premières heures, sur un prétendu règlement de comptes entre Kurdes. L’Etat turc est coutumier du fait de mentir avec aplomb. Nous en apportons les preuves à longueur de colonnes. Nous ne sommes pas étonnés non plus qu’il commandite cet assassinat au moment où il ouvre, semble-t-il, des négociations avec Abdullah Öcalan, le Président du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKKPartiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan, fondé en 1978. More) : ce ne serait pas la première fois que le dictateur en puissance, le Premier ministre turc R.T. Erdogan, jouerait double jeu.
La piste de l’extrême droite
L’enquête judiciaire aurait trouvé, d’après Eric Pelletier, des éléments de preuves de l’appartenance du présumé meurtrier avec les milieux de l’extrême droite turque, ce qui ne fait que corroborer nombre de témoignages. Pour autant l’erreur serait de croire que la responsabilité du gouvernement turc s’en trouve exonérée. Il serait stupide de penser qu’un Etat commettrait l’imprudence d’armer directement le bras de l’assassin. Il faut que l’enquête judiciaire aille jusqu’à son terme. Plus que jamais nous attendons du gouvernement français et de l’Elysée l’attitude qu’il convient quand il s’agit de dénoncer un crime politique qui a été commis sur notre sol, de réconforter les proches des victimes et de demander des comptes au pays mis en cause.
La colère et l’émotion sont toujours aussi vives
A Rennes, comme dans d’autres villes européennes, les Kurdes ont défilé ce 27 décembre pour dénoncer les exactions de l’Etat turc dont ils sont victimes. Ils ont rappelé que, le 28 décembre 2011, l’aviation turque faisait de Roboski un village martyr, tuant trente-quatre civils, en majorité des enfants et que le 6 décembre dernier, à Yüksekova (région de Hakkari), la police a tiré à balles réelles sur des manifestants, sans oublier les trois militantes kurdes abattues sur notre sol. Trois méfaits parmi d’autres dont les commanditaires sont toujours impunis. Les Amitiés kurdes de Bretagne, qui avaient appelé soutenir cette manifestation, étaient présentes avec la banderole : « VERITE et JUSTICE pour Rojbîn – Sakine – Leyla, militantes kurdes assassinées le 9 janvier 2013 à Paris ».
André Métayer