Le festival de cinéma de Douarnenez nous alerte : notre amie Zehra Doğan a été arrêtée à Mardin, dans le sud-est de la Turquie. Jeune journaliste kurde de l’agence JINHA, invitée de notre prochaine édition dédiée aux Peuples de Turquie, en août, Zehra devait intervenir sur la liberté d’expression, les droits des femmes et la situation actuelle dans les villes kurdes sous couvre-feux. Après avoir été bloquée dans la ville de Nusaybin durant trois mois, elle s’est faite arrêter quelques heures après avoir quitté la ville, en compagnie d’un député du HDPParti de la Démocratie des Peuples (Halklarin Demokratik Partisi). More.
Le Festival de cinéma de Douarnenez exprime toute son amitié et son soutien à Zehra Doğan et s’associe à son compagnon et à l’agence JINHA pour demander sa libération immédiate. Notre festival n’oublie pas non plus tou-te-s les journalistes et les militant-e-s de la liberté d’expression et des droits humains aujourd’hui menacés, sous le coups de procédures, en attente de procès, incarcérés, voir tués en Turquie. Et accordera une place centrale à ces questions du 19 au 27 août prochain.
Onur Erdem, son compagnon, également journaliste, à Birgun, est sous le coup d’une procédure pour “insulte à Erdoğan”. Il est également un des co-fondateurs du mouvement des objecteurs de conscience en Turquie.
D’après les informations fournies par Onur Erdem, Zehra Doğan a été mise en garde à vue hier dans la soirée. Elle avait pu quitter Nusaybin la nuit d’avant et s’était ensuite dirigée vers Mardin où elle a été arrêtée par les forces de police, mise en en garde à vue et ramenée au commissariat de Nusaybin. Comme l’état d’urgence est déclaré la garde de à vue peut être prolongée indéfiniment, il est à craindre qu’elle ne soit accusée de “propagande terroriste” ou encore d’être “membre d’une organisation terroriste”, comme cela est déjà arrivé à plusieurs journalistes kurdes.